La doublure

De Francis Veber
Avec: Gad Elmaleh, Daniel Auteuil, Alicie Taglioni, Virginie Ledoyen, Kristin Scott Thomas
Durée: 1h15


Gad Elmaleh remplace Daniel Auteuil dans La doublure

Francis Veber, le maître de la comédie française, nous offre avec La doublure un autre épisode mettant en vedette François Pignon (Le dîner de con, Le placard), le double de François Perrin (La chèvre, Le jaguar). Dès les crédits d’ouverture, présentés sous la forme d’une animation des plus moche, il apparaît évident que La doublure ne sera pas la plus plaisante de ses mésaventures.

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Fidèle à son habitude, Veber nous propose un scénario improbable plaçant un homme inoffensif, un peu naïf et un peu idiot au coeur d’une situation extraordinaire. Cette fois, pour éviter de divorcer, un milliardaire convainc François Pignon de faire à semblant d’être l’amant de sa maîtresse top-modèle. Vous comprendrez que cette supercherie entraînera des séquences plus loufoques les unes que les autres. Toutefois, ces scènes amusent peu puisque les quiproquos semblent forcés. On voit trop clairement les os du squelette à travers la chair du film.

Veber est aussi reconnu pour son sens de la répartie. Bien qu’on retrouve moins de répliques de choix que dans ses films précédents, quelques lignes, comme «  ce portable possède 103 fonctions (…) on peut même téléphoner en faisant de la plongée  » provoquent l’hilarité.

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En théorie, la distribution phénoménale représente la plus grande qualité du film. En pratique, tous les participants ne jouent à la hauteur de leur talent. Gad Elmaleh semble mal choisi pour camper Pignon. Il n’affiche pas naturellement l’air un peu niais et totalement inoffensif que commande le personnage. Dans le rôle du top modèle, Alice Taglioni fait preuve du magnétisme nécessaire. Quant à Daniel Auteuil, il interprète un riche président d’entreprise de façon caricaturale. Kristen Scott Thomas, de son côté, joue son mince personnage aussi solidement qu’elle le peut. On a l’impression d’écouter un grand musicien pianoter une mélodie composée d’une seule note. Virginnie Ledoyen, coincée dans le rôle ingrat d’objet du désir de Pignon, semble atteinte de somnambulisme. Enfin, Richard Berry s’illustre dans le rôle du machiavélique et fourbe avocat Foix.
Veber nous offre une comédie un peu trop rigide aux situations un peu trop forcées. L’ensemble divertie légèrement. Malgré tout, compte tenu du talent réuni pour ce long métrage, il déçoit énormément.