A Good Year

un film de Ridley Scott,
avec Russel Crow et Marion Cotillard,
USA, 118 min. 2006.


Russel Crow et Ridley Scott devaient en avoir assez des idées préconçues du public. On associe le réalisateur et l’interprète principal de Gladiateur à des films durs et violents. Pour A Good Year, ils prennent la route inverse en nous offrant un film léger et tendre basé sur un roman de Peter Mayle. Réussissent-ils leur pari?

En trois lettres: N-O-N. Mais ils récupèrent au moins leur mise.

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A Good Year nous raconte comment Max, un requin de la finance ne vivant que pour son travail, retrouve ses valeurs humaines en revenant au vignoble de son oncle décédé. L’histoire est aussi peu originale que laisse présager le synopsis. Les forces du hasard imaginées par Peter Mayle forcent notre héros à étirer son séjour dans le vignoble pour les besoins de l’intrigue. La relation amoureuse qu’il établit avec une serveuse d’un café (la très jolie Marillon Cotillard de Big Fish) ne survient pas naturellement. Ridley Scott réalise son film comme s’il s’adressait à un public adolescent. Tout ce qui est expliqué par l’image nous est de nouveau expliqué la scène suivante, par des dialogues. Pourtant, son film vise un public mature, pourquoi ne pas lui faire confiance? Aussi, malgré le fait que le film ne contient aucun soldat, policier ou capitaine de bateau, la testostérone coule à flots. Le machisme transparaît à travers les nombreux plans en plongé dans des décolletés plongeants. Même si on ne retrouve pas de nudité dans le film, on dirait que le personnage principal évolue dans le monde de Maxim.

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Le film surfe sur la vague de talent de son réalisateur et acteur principal. On ne peut nier le charisme de Russel Crow. Son synchronisme comique convient au film. Quant à Scott, les images qu’il filme sont aussi belles que toujours. Même s’il ne tourne pas un film de science-fiction ou d’action médiévale, il n’a pas perdu sa boîte de filtres et sait les employer à merveille. Ridley Scott dit avoir fait ce film pour passer un peu de temps en Provence. Comme un photographe de carte postale, il sait en capturer la beauté et la lumière. La facilité avec laquelle le film coule s’avère sa principale qualité. A Good Year me fait penser à I Think of You, le dernier single de Gregory Charles. C’est une oeuvre facile qui vise un public large et qui ne correspond pas à ce que l’artiste nous a habitué. Ça s’écoute facilement et on reconnaît quand même le talent du créateur derrière la simplicité apparente.

Autrement dit, Ridley Scott s’est fait payer des vacances en Provence en échange d’un film vite fait. Le spectateur ne perd pas au change. Pour le prix d’un billet de cinéma, on peut apprécier la beauté de la Provence et des jolies femmes filmées par Scott.