Un film de Mario Bava,
avec John Philip Law, Marisa Mell et Michel Piccoli,
Italie et France, 1968, 99 min.
Si vous avez déjà souhaité voir un film de James Bond axé exclusivement sur le méchant, Danger Diabolik est le film pour vous.
Diabolik, notre anti-héros, est un voleur talentueux qui, comme le dit la bande annonce, prend aux riches pour donner à sa femme. Et lorsque les forces de l’ordre mettent sa tête à prix pour un million de dollars, il les punit de mal gérer les fonds publics en faisant exploser les bureaux du fisc.
Produit par le grand Dino de Laurentis, réalisé par le très grand Mario Bava et fort d’une trame sonore du géant Ennio Moriconne, Danger Diabolik est une fable anarchiste très divertissante. Avec une équipe technique semblable, rien d’étonnant à ce que le montage, la direction photo, les costumes, les décors et tout le reste soient aussi beaux, aussi bons et aussi extravagants qu’ils pouvaient l’être dans les années 60!
Seule ombre au tableau, l’interprétation sans vie de John Phillip Law. Le pauvre donne l’impression d’être Derek Zoolander. Il n’est pas un acteur, il est professionnellement beau garçon. Il ne parle presque pas du film, se contenant de jeter des regards intenses (blue steel) à tout ce qui bouge, à commencer par sa douce moitié Eva (interprété par Marisa Mell). À vrai dire, tous les hommes lui lanceraient des regards intenses à celle-là. Grrr.
Bref, Danger Diabolik est un superbe document de son époque. Son intrigue baigne dans la naïveté et l’esprit révolutionnaire des années 60, tout comme son style psychédélique et art moderne. Le plus plaisant, c’est que ce film soit encore amusant aujourd’hui.