Un film de Louis Leterrier,
Avec Jet Li, Morgan Freeman et Bob Hoskins,
France, États-Unis, Angleterre, 2005, 102 min.
Bart, un gangster sans scrupule, adopte un orphelin nommé Danny et l’élève comme un chien. Lorsqu’il se voit retirer son collier Danny attaque comme une bête sauvage les ennemis de son maître. Lorsque Bart est victime d’une tentative d’assassinat, Danny s’échappe et trouve refuge chez un pianiste qui l’aide à retrouver son humanité. L’intrigue imaginée par Luc Besson peut paraître stupide. Le thème de l’homme animal lui est visiblement cher. Il l’avait exploré dans Le grand bleu en présentant un personnage qui semblait plus à son aise parmi les dauphins que parmi les humains. Par contre, dans le monde des films d’arts martiaux, l’histoire a le mérite d’être originale. C’est déjà beaucoup.
Heureusement, le film possède d’autres qualités, notamment sa distribution. Bob Hoskins, qu’on n’avait pas vu depuis longtemps, enflamme l’écran dans le rôle du méchant gangster. Sa conscience de faire partie d’un film d’action très peu sérieux l’encourage à y aller d’une performance aussi énergique que exagérée. Quant à Morgan Freeman, dans le rôle du gentil pianiste, il apporte une certaine crédibilité aux scènes où Danny apprend à devenir plus humain. Ce n’est pas Jet Li et ses maigres compétences d’acteur qui aurait pu, à lui seul, assurer la vraisemblance de ces séquences. Malgré tout, les difficultés en anglais de Li et son aisance pour le jeu corporel correspondent bien au look de chien battu un peu attardé du héros.
D’un point de vu plus technique, la direction photo impressionne. Les images sont, excusé moi l’expression canine, bien léché. La réalisation de Leterrier ne laisse rien à envier au Michael Bay, Simon West ou John Woo de ce monde. Avec The Transporter, Banlieue 13 et ce film, il démontre une belle maîtrise du rythme dans les séquences d’action et un don pour les mouvements de caméra complexes et sophistiqués.
La musique de Massive Attack est à la hauteur de ce que le groupe de trip-hop anglais nous a habitué. Cependant, comme pour les chorégraphies de Woo-Ping, elle ne correspond pas parfaitement à la nature de l’histoire. La musique et les combats s’avèrent trop précis et trop artistiques pour symboliser la sauvagerie du héros. Jet Li se bat avec trop de grâce. S’il était un animal, il ne serait pas un chien mais un cygne. Après réflexion, le meilleur acteur pour remplir ce rôle aurait été Sonny Chiba au sommet de sa gloire. Autre petit point négatif, Danny doit souvent affronter des punks anonymes. Les costumes et les armes de ces derniers sont ridicules. Ces faux punks semblent aussi redoutables que des caniches avec des colliers à clous.
Même si Danny the Dog ne s’avère pas aussi sauvage qu’il ne le devrait, il n’en demeure pas moins que c’est un film d’action qui a du mordant.