Waking Life

Un film de Richard Linklater.
avec Wiley Wiggins,
États-Unis, 2001, 99min


Dès les premières images, Waking Life s’affirme comme un film d’exception. Pour en réaliser les images psychadéliques, Richard Linklater et son équipe ont d’abord tourné les scènes en mini DV. Ensuite, une équipe d’artistes de la souris a dessiné par dessus les images filmées. Cette technique d’animation, la rotoscopie, donne aux images une impression de réalité alternative. Cette approche visuelle correspond parfaitement au contenu de l’intrigue.

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Le récit décevra les spectateurs avides de fluidité et de cohérence. Contrairement à la structure habituelle d’un scénario, le héros n’effectue aucune action. Il ne fait que rencontrer des gens qui lui expliquent leur vision de la vie, de la mort et de ce qui reste: les rêves. Cette collection de discussions philosophiques, métaphysiques, religieuses et politiques sembleraient plus à leur place dans un documentaire si le protagoniste ne cherchait pas une échappatoire à l’univers onirique dans lequel il semble piégé.

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Étrangement, même si, du début à la fin, le film utilise la rotoscopie, le style varie à chacune des scènes. En visionnant les excellents documentaires présents sur le disque et en écoutant l’enrichissante piste de commentaires du réalisateur, on comprend que ces variations sont dues au fait qu’une équipe d’artisans différente se chargeait de chaque scène. Par exemple, selon les sensibilités des animateurs, d’une scène à l’autre, les traits du visage du héros peuvent paraître plus ou moins fins. Ces constantes variations accentuent l’aspect épisodique du film. Bref, les amateurs d’animation seront intéressés, fascinés voire captivés par le contenu didactique présent sur le disque.

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Un autre élément de style qui peut déstabiliser le spectateur de ce film est la mouvance des arrières-plans. Les images, derrière les personnages qui discutent en avant-plan, bougent continuellement. Ça donne l’impression que les personnages se promènent en bateau. Certains souffriront du mal de mer. D’autres accepteront ce phénomène et n’y verront qu’un autre élément surréaliste correspondant à l’ambiance générale du film.

Bref, pour des dialogues (et monologues) comme seul Richard Linklater peut les écrire, pour être témoin d’un univers visuel éclaté et planant et pour un survol rapide et énergique d’une multitude de courants de pensée sur l’existence, procurez-vous ce film. Que vous soyez philosophe, artiste ou comateux, vous apprécierez sans doute.