un film de Jonathan Dayton et Valerie Faris,
avec Greg Kinnear, Toni Colette et Steve Carell,
États-Unis, 101 min.
Little Miss Sunshine démontre que même un film produit indépendamment aux États-Unis peut s’avérer hollywoodien. En effet, en se basant sur les publicités télévisés et la distribution intéressante, peu de gens croiraient que Little Miss Sunshine a été produit en marge des grands studios américains. Même sa forme assez convenue de « road movie » où tous les participants vivent des situations qui bouleversent leurs croyances donne l’impression de regarder une grosse production. D’ailleurs, les valeurs véhiculées telles l’important n’est pas l’arrivée mais le trajet, l’important n’est pas de gagner mais de participer, l’important c’est la famille et, ma préférée, l’important c’est d’être soi-même ne se démarquent pas, non plus, par leur marginalité.
Toutefois, à défaut d’être rafraîchissant, Little Miss Sunshine arrive à divertir ses spectateurs en leur offrant des personnages excentriques et intéressants. Tous les membres de la famille, chacun à leur façon, cherchent à réaliser leur rêve américain. La mère (Toni Colette) cherche à garder sa famille unie. Le père (Greg Kinnear) cherche la prospérité en vendant une technique pour devenir un gagnant. Le grand-père (Alan Arkin) vise un idéal hédonisme. Le fils adolescent (Paul Dano) désire devenir pilote dans l’armée de l’air. L’oncle (Steve Carell) espère retrouver une raison de vivre. Chacun possède une habitude auto-destructive qui les caractérise. La mère fume en cachette. Le grand-père sniffe en cachette. Le fils se réfugie dans la haine et le silence. Le père se ment à lui-même. Du lot se démarque la cadette (Abigail Breslin) dans le rôle du Macguffin. C’est pour permettre à cette petite fille potelée et mal fringuée de participer à un concours de beau… personnalité que la famille entreprend son voyage en minibus Volkswagen. Son charisme naturel la rend simplement adorable. Assez que les autres personnages gravitent autour d’elle comme les planètes gravitent autour du soleil.
La réalisation de Jonathan Dayton et Valerie Faris ne se démarque pas par son originalité. On apprécie tout de même l’aisance avec laquelle ils rythment les scènes comiques.
L’affiche souligne que Little Miss Sunshine représente la révélation du festival de film de Sundance. C’est faux, Quinceanera l’est. Malgré tout, embarquez dans le bus de Little Miss Sunshine si vous recherchez un film agréable, pas trop étrange, plutôt simple et sympathique.