Si vous êtes du genre à regarder des films comme Hamlet ou Roméo et Juliette en vous disant: « Il me semble que ça manque de ninjas… », La malédiction des fleurs dorées comblera vos espérances. En effet, le dernier opus de Zhang Yimou, le réalisateur de Héros et La maison des poignards, nous offre maintenant une oeuvre proche des pièces Shakespeariennes. Si le langage n’est pas à la hauteur du maître anglais, l’intrigue centrée sur des thèmes comme l’infanticide, l’inceste, la trahison et l’amour impossible évoque les plus célèbres des tragédies classiques.
Ainsi, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de la cité interdite. L’empereur, interprété par Chow Yun-Fat avec toute la prestance royale et la monstruosité que demande le rôle, revient au palais après avoir passé trois ans au front. Accompagné par son demi-fils qui s’ennuie de sa maman, le souverain retrouve le prince héritier, un homme plus préoccupé par celles qui passent dans son lit que par ce qui se passe dans son royaume, un prince cadet qui profite du fait que personne ne porte attention à lui pour espionner les faits et gestes de tous les membres de la cour ainsi qu’une impératrice (la resplendissante Gong Li, une star au magnétisme indéniable) victime d’un étrange mal que son médicament ne semble pas pouvoir guérir. Peut-être souffre-t-elle de porter ces robes si serrées qui mettent en évidence sa poitrine?
Tout au long de la première heure, Zhang Yimou place les pièces de sa tragédie sur l’échiquier multicolore du somptueux mais un peu quétaine palais de la cité interdite. Comment décrire autrement un endroit tapissé de tissus roses et de broderies dorées? Cette section est aussi lente et ennuyeuse que Héros. Elle mène toutefois vers la seconde moitié, où les masques des personnages tombent et leurs conflits se résolvent dans un spectaculaire bain de sang marqué par un affrontement épique entre deux armées lors de la nuit du festival des chrysanthèmes. À cet égard, les batailles ressemblent davantage aux guerres du Seigneur des Anneaux qu’aux danses/combats de Tigre et Dragon.
Spectaculaire, tragique et somptueux, tels sont les qualificatifs qui collent le mieux à cette oeuvre. Bien que imparfait, la Malédiction des fleurs dorées possèdent plus de qualités que de défauts. Néanmoins, évitez de rester dans la salle pour écouter le générique final. La musique et la poésie auxquelles vous seriez soumis feraient rigoler la plus sensible des fleurs bleues.
La malédiction des fleurs dorées
hahaha chin-speare, elle est bonne!!
Comme j’adore les rideaux roses et les broderies dorées mais que j’aime aussi beaucoup les batailles, je pense bien que je vais aller le voir ce film! Bonne critique!