Venus un film de Roger Michell avec Peter O’Toole et Jodie Whittaker, Royaume-Uni, 95 min.
Peter O’Toole est une légende cinématographique vivante. Il est Laurence d’Arabie. Dans son plus récent film, il interprète Maurice, un acteur autrefois populaire mais présentement inconnu d’un public jeune. Sa santé défaillante ne lui facilite pas la tâche de trouver des rôles décents. Il passe donc beaucoup de temps seul dans son appartement ou en présence de son ami Ian (Lesli Philips), un vieux grincheux plutôt désagréable.
Ian accueille dans son appartement sa nièce Jessie (Jodie Whittaker) qui cherche à devenir mannequin. Il ne l’aime pas beaucoup et elle lui rend bien. Néanmoins, Maurice a un faible pour elle, malgré son attitude plutôt vulgaire. Entre les deux personnages de deux générations complètement différentes s’établit une étrange relation de co-exploitation. Elle profite de ses ressources financières et de son standing pour fréquenter les plateaux de tournages ou les salles de théâtres. Lui fantasme sur son corps qu’il compare au modèle de Velasquez pour sa toile La toilette de Vénus. Par exemple, en échange d’un bisou sur l’épaule, il lui remet des boucles d’oreilles en diamant.
Malgré leur relation tordue, les deux membres du couple éprouvent des sentiments honnêtes l’un envers l’autre. C’est cette sincérité et le jeu de Peter O’Toole qui élèvent Venus au dessus de la moyenne. La réalisation de Roger Michell (Notting Hill) colle bien au sujet de son film. Il filme la froideur de Londres qui correspond parfaitement aux existences mornes des protagonistes. Il arrive aussi à ajouter des touches d’humour grandement appréciées compte tenu la lourdeur des thèmes abordés (la vieillesse, l’exploitation).
Comme dernier tour de piste, disons que c’est beaucoup mieux que Plan 9 from Outer Space.