Selon Charlie

Selon Charlie un film de Nicole Garcia avec Vincent Lindon Jean-Pierre Bacri, Benoît Magimel, Benoît Poelvoorde, Ferdinand Martin.


Plusieurs mâles très différents: un paléontologue suffisant (B. Magimel), un maire démagogue (J.P. Bacri), un enseignant qui a tourné le dos à sa passion, un père de famille infidèle (V. Lindon), un criminel sympathique (B. Poelvoorde), un joueur de tennis défait et un gamin renfrogné (F. Martin). Un point en commun: ils sont malheureux. Pour reprendre la route du bonheur, certains devront retrousser leurs manches et se sortir du trou, d’autres devront oser arpenter une nouvelle voie, certains devront rebrousser chemin et d’autres devront miser sur la chance.

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Formellement semblable à Crash ou Magnolia, l’opus de Nicole Garcia est piégé dans les nombreux fils qu’elle tente de tisser. Ainsi, l’intrigue du tennisman n’influe en rien sur les autres histoires et n’apporte rien de neuf à l’ensemble. D’autres, plus intéressantes, comme celle du criminel (B. Poelvoorde) qui croyait pouvoir berner tout le monde aurait eu avantage à être mieux développé. Son personnage ambigu manque de définition et la portion de l’intrigue qu’il habite manque de réalisme.

Malgré les destins trop nombreux et, par conséquent, trop brièvement explorés, Selon Charlie n’est pas dénué d’intérêt. Nicole Garcia démontre qu’en plus d’être réalisatrice, elle est une actrice. Elle sait reconnaître le talent de ses pairs et leur assigner des rôles qu’ils rempliront à merveilles. Elle sait aussi limiter les dialogues dans les moments clés pour permettre aux acteurs d’exprimer leurs émotions plutôt que de les expliquer.

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L’équipe de scénaristes constitué de Frédéric Bélier Garcia (fils de Nicole) et Jacques Fieshi et de la réalisatrice a su associer quelques éléments symboliques à l’intrigue. Par exemple, ce qui pousse le paléontologue à revenir dans sa ville natale, c’est la découverte d’un homme préhistorique retrouvé à plus de 150km de son campement. Entre le scientifique et son sujet d’étude, un parallèle quant à leur exil se trace.

En somme, la quantité d’histoires qui évoluent indépendamment les unes des autres donne l’impression d’assister à un condensé de Soap Opera. L’ensemble est si décousu qu’on est toujours surpris quand deux personnages de deux récits différents se croisent.