Un film de Juan Carlos Fresadillo avec Robert Carlyle, Rose Byrne et Jeremy Renner, Grande-Bretagne, 2007, 99 minutes.
Fort différent de son prédécesseur, 28 Weeks Later troque le tournage économique en mini-dv et l’étude de personnages dans un contexte anarchique pour une production onéreuse bourrée d’effets spéciaux et de scènes d’action haletantes.

Comme divertissement estival, le film fonctionne plutôt bien. Le remplaçant de Danny Boyle, Juan Carlos Fresadillo (Intacto) exploite adéquatement les ressources qui lui sont offertes pour construire des séquences spectaculaires (le bombardement de Londres est à couper le souffle) et des poursuites excitantes. Il sait aussi composer des images fortes, comme une torche humaine qui pousse une voiture ou un tireur d’élite qui voit un enfant dans son viseur. Dommage que le scénario ne soit pas à la hauteur.
28 Weeks Later débute en exposant la lâcheté et l’opportunisme de Don (Robert Carlyle) qui abandonne sa femme aux mains des enragés pour sauver sa vie. 28 semaines plus tard, les enragés sont morts de faim et le repeuplement de l’Angleterre peut commencer, sous la surveillance de l’armée américaine. Don retrouve ainsi ses deux enfants qui séjournaient durant la crise chez des parents à l’étranger. Avec une facilité déconcertante, les deux gamins déjouent les forces d’occupation américaines et quittent la zone protégée pour passer à la maison et récupérer des objets personnels. À la surprise générale, ils retrouvent leur mère infectée mais pas enragée. L’armée retrouve les enfants et la mère, ramène tout ce beau monde dans la zone protégée et laisse nonchalamment Don embrasser la boîte de pandore… Premier infecté, Don n’a qu’une idée en tête, retrouver ses enfants et les manger. Mais tant qu’à y être, pourquoi ne pas contaminer tous les gens qui se dressent sur son chemin?

Ainsi, le produit s’apparente davantage à Planet Terror, la première partie de Grindhouse qu’à 28 Days Later à l’exception près qu’on n’y retrouve pas de deuxième degré. C’est donc avec tout le sérieux du monde qu’un pilote d’hélicoptère décapite une horde d’enragés avec son hélice ou que les héros courent plus rapidement qu’une vague de feu. De plus, l’intrigue contient des invraisemblances très difficiles à avaler, et ce même pour un film de zombies. Les personnages prennent souvent des décisions insensées qui servent simplement à faire progresser l’intrigue.
En bout de ligne, 28 Weeks Later personnifie tous les clichés accolés aux suites cinématographiques: plus gros budget, plus d’action, plus d’explosions, moins d’originalité, moins de personnalité, moins d’intrigue et moins de qualité. Mieux vaut voir Grindhouse, au moins vous aurez droit à un film de Tarantino avec votre film zombies.