Un film d’horreur de Christopher Smith, avec Danny Dyer, Laura Harris et Toby Stephens, Royaume-Uni, 2006, 90 minutes.
Le cri de terreur et l’éclat de rire se ressemblent beaucoup. Christopher Smith, le réalisateur de Severance, s’évertue à provoquer ces deux réactions spontanées.
L’Europe de l’est, théâtre des sévisses de Hostel et des dernières aventures de JC Van Damme, accueille froidement les représentants commerciaux d’une firme d’armement venus participer à une activité destinée à renforcer leur esprit d’équipe. Lorsque leurs accommodations se révèlent moins que confortables et que l’un après l’autre les employés perdent la vie violemment, la situation passe de cauchemardesque à atrocement cauchemardesque.
Bien que les bandes annonces laissent présager le contraire, soyez assurés que Severance est davantage un film d’horreur qu’une comédie. À cet égard, contrairement aux nombreux films d’épouvante américains qui polluent les écrans à longueur d’année, les personnages ne sont pas des adolescents débiles interchangeables. Ils demeurent malgré tout peu développés voire clichés. Vous retrouverez, entre autres, un drogué, une blonde, un « yes man » et un boss qui se croit plus fin qu’il ne l’est vraiment. Au moins, les acteurs, notamment Danny Dyer, Laura Harris et Toby Stephens, injectent suffisamment de vie à leurs personnages pour les rendre sympathiques à défaut d’être authentiques.
Le film exploite des craintes et des désagréments très contemporains tels que les dérapages militaires et les relations entre collègues de bureau pour créer humour et tension. Christopher Smith tourne les surprenantes scènes de meurtre sans retenue, laissant l’hémoglobine couler à flots. Il sait aussi diriger des dialogues amusants et savoureux.
Severance ne convertira pas les cinéphiles réfractaires aux films d’horreur. Toutefois, les amateurs du genre y trouveront un produit moins inutile et beaucoup plus divertissant que la moyenne.