Un film de Scott Glosserman, avec Nathan Baesele et Angela Goethals, États-Unis, 2006, 92 minutes.
Dans la petite ville de Glen Echo, un dangereux émule de Freddy Kruger, Jason Voorhes et Michael Myers s’apprête à frapper. Pour que le monde entier comprenne ses motivations, il permet à une équipe d’étudiants en journalisme, mené par la sensible Taylor Gentrie (Angela Goethals), de suivre la préparation et l’Exécution de son plan démoniaque.

Drôle et intelligente, la partie documenteur de Behind the Mask déconstruit habilement le genre du « slasher ». Très volubile, Leslie Vernon, interprété par le clone de Jim Carrey, Nathan Baesel, révèle à l’apprentie journaliste la nécessité de son rôle: pour que le bien existe, le mal doit le mettre en valeur. Il souligne aussi qu’il faut être bien entraîné pour courir à toutes jambes quand les victimes ont le dos tourné puis marcher sans paraître à bout de souffle quand elles jettent un coup d’oeil par dessus leur épaule. Le choix des proies est aussi primordial. Il faut s’assurer que le groupe d’amis attaqué compte quelques drogués pour se faciliter la tâche.
Plus le film avance, plus le personnage de Vernon dévient attachant. Son éventuelle nuit de carnage représente l’oeuvre d’une vie. Il se prépare avec entrain et se réjouit de chacun de ses petits succès. Quand Robert Englund apparaît soudainement et lui tire une balle dans l’épaule, il effectue des culbutes de joie. Comme Moby Dick, il se mérite un Ahab.

Éventuellement, les (très stupides) journalistes décident d’intervenir pour mettre des bâtons dans les roues du tueur. À cet instant, la forme du documentaire est délaissée et le long métrage bascule de parodie à film d’horreur typique. Dès lors, l’oeuvre ne réserve aucune surprise, toutes ses péripéties ont été annoncées et expliquées précédemment. Comme si un illusioniste effectuait un tour de magie après nous avoir montré comment le réaliser, le spectacle perd beaucoup de son intérêt.
Néanmoins, pour le jeu physique de Nathan Baesel et un angle d’approche original sur les descendants de Halloween, Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon mérite d’être vu.