Sars Wars

Un film d’horreur de Taweewat Wantha avec Supakorn Kitsuwon et Suthep Po-Ngam, Thaïlande, 2004, 95 minutes.


Sars Wars fait la démonstration que le ridicule ne tue pas. Il ranime plutôt les corps sans vie avant de s’amuser à leurs dépends. En effet, l’intrigue de Sars Wars s’organise autour de prémisses archi-usées, voire mortes d’usure. Un virus, le SRAS 4, ressuscite les gens fraîchement décédés mais les afflige d’un appétit cannibale démesuré. Comme dans Demons 2, de Bava fils de Bava, ou Shivers de David (demi-dieu) Cronenberg, l’invasion de morts vivants se limite à une tour d’habitation.

Très conscient de la soupe de clichés dans laquelle baigne son film, le réalisateur thaïlandais Taweewat (quelle coïncidence, c’est aussi le nom de mon poisson rouge) Wantha plonge tête première dans l’auto parodie. Plusieurs personnages représentent des clichés du genre. Le héros, un puceau dans la vingtaine, tient d’abord et avant tout à ce que tous ces gestes soient stylisés et héroïques. Lorsqu’il a, par exemple, à s’échapper d’un groupe de zombies, il le fait en faisant du breakdancing. La demoiselle en détresse porte l’incontournable uniforme scolaire asiatique. La scientifique coincée se transforme en bombe sexuelle lorsqu’elle retire ses lunettes et détache ses cheveux.

Au-delà des personnages, le scénario lui-même tend vers le pastiche. Les personnages admettent fréquemment être dans un film. À ce sujet, dégustez cette réplique savoureuse : « D’abord des zombies et puis une bombe et maintenant un serpent géant! Ce film va faire beaucoup d’argent! ». Les effets gore sont assez bien réussis et, comme tout le reste du film, joyeusement exagérés, au grand plaisir des amateurs d’hémoglobine cinématographique.

À regarder Sars Wars, on s’amuse mais on ne se nourrit pas. Cette œuvre, contrairement à Shaun of the Dead, n’apporte rien de plus au genre des films de zombies. Malgré tout, vous rirez un bon coup et vous apprendrez d’importantes leçons comme ne jamais faire confiance à des piles chinoises ou à une mascotte armée d’un fusil de chasse.