Reincarnation

Un fim de Takeshi shimizu avec Yuka et Karina, Japon, 2005, 95 minutes.


Après Ju-on et Ju-on 2 et le remake américain intitulé The Grudge, Takeshi shimizu nous propose enfin quelque chose d’un peu différent : Reincarnation.

Quoique, à première vue, la différence entre ce film et la série culte du réalisateur apparaît mince. Après tout, il s’agit, une fois de plus, d’une histoire de fantômes. De nouveau, on retrouve un esprit inquiétant à l’apparence d’un enfant. Encore une fois, on a la fâcheuse impression de suivre les personnages non pas pour savoir s’ils vont survivre ou non, mais plutôt pour voir comment ils trépasseront.

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Toutefois, l’intrigue diffère de Ju-on et ses variantes. Une actrice inexpérimenté décroche, à la surprise de tous, y compris elle-même, le premier rôle dans un film d’horreur basé sur l’histoire vraie d’une tuerie survenue dans un hôtel une quarantaine d’années plus tôt. Lors du tournage, le fantôme du personnage principal harcèle la jeune actrice qui l’interprète. Parallèlement, une étudiante guidée par son intuition enquête sur la possibilité qu’elle aie été, dans sa vie précédente, l’une des victimes de la tuerie.

Le récit est intrigant et bien ficelé. Les revirements de situation surviennent naturellement, de façon surprenante, sans sembler forcés. En plus d’être originale, l’idée de jumeler deux croyances superstitieuses : les esprits d’outre-tombe visitant les vivants et la réincarnation s’avère moins loufoque qu’elle en a l’air. Ces deux croyances se retrouvent dans toutes les sociétés et peu de gens ont réfléchi sur comment elles peuvent cohabiter. De plus, en situant l’intrigue dans le monde du cinéma, Takeshi Shimizu traite doublement du thème de la réincarnation. Le cinéma ne cherche-il pas, après tout, à réincarner la réalité.

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Mais cette étude un tantinet théorique du scénario de Reincarnation n’en vaut pas la peine. La vrai question demeure : est-ce que ça fait peur? En deux mots : oui monsieur.

Dès les cinq premières minutes du film, Takeshi Shimizu établit les règles du jeu : tout est possible. Que vous assistiez à une poupée abandonnée qui scande : « ensemble pour toujours », à l’attaque apparemment gratuite d’une bande revenants sur un innocent camionneur ou à une balle qui bondit bizarrement, sans respecter les lois de la physique, une seule constance s’impose : la normalité cède sa place au paranormal.