Hazard

Un film de Sion Sono avec Joe Odagari, Jai West et Motoki Fukami, Japon, 2005, 103 minutes.


Un Japonais blasé de sa vie tranquille se rend à New-York pour déguster la liberté. Recueillis par deux bandits qui ne respectent ni les lois, ni l’autorité, il découvrira, à la dure, que la liberté de l’un se termine où celle de l’autre commence.

Sans concession, Sion Sono signe un film d’auteur intelligent sur le rêve américain. Pouvoir, liberté, aventure, danger, l’Amérique représente toujours ces notions à travers le monde. Il campe en Lee, le mentor de Shin, un idéal d’absence d’inhibition. Il se permet tous les excès: vendre de la drogue dissimulée dans des glaces sucrées, hold-ups de dépanneurs, propos non censurés. L’énergie dégagé par ce personnage déjanté propulse le film. Certains trouveront ses bouffonneries et ses cris excessif mais ils correspondent parfaitement au mode de vie, sans limites, qu’il s’impose.

Dans le rôle principal de Shin, Joe Odagari, se montre beaucoup plus terne et effacé. En fait, il joue le mieux possible l’éponge pendant les ¾ du film. Il gobe les paroles de Lee et apprend de lui des leçons de vie qu’il ramènera au Japon.

Leur emploi à outrance de l’intimidation et leur manque flagrant de respect pour les autres feront qu’ils offusqueront éventuellement les mauvaises personnes. À ce moment, Shin réalisera que dans un monde anarchique, la seule justice qui existe est celle qu’on se fait soi-même.

Cette quête d’initiation plairait certainement à Larry Clark (Kids). En effet, la route empruntée par les protagonistes correspond à un sens unique vers un cul de sac.