Murder Party

Une comédie d’horreur de Jeremy Saulnier du collectif The Lab of Madness avec Chris Sharp, Macon Blair, Sandy Barnett, États-Unis, 2007, 80 courtes minutes.


La scène artistique est un milieu féroce où tous les coups sont permis afin de se tailler un place de choix, même l’homicide.

Dans Murder Party, un gars un petit peu moins que ordinaire l’apprend à ses dépends le jour où il décide de ne pas fêter l’halloween seul avec son chat. Il transforme quelques boîtes de carton en armure de chevalier et se dirige vers un loft où, selon l’invitation qu’il a ramassée sur le trottoir, se tiendra un «  Murder Party  ». Malheureusement pour lui, des étudiants en beaux-arts, leur professeur et un pusher ont bel et bien l’intention d’organiser une fête meurtrière.

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Cette comédie d’horreur du collectif The Lab of Madness se révèle amusante et, à la surprise générale, intelligente. Les cinéastes remplacent leurs faibles moyens par de bonnes idées. Les hilarants dialogues entre les personnages déguisés en vampire, loup-garou, frappeur des Warriors ou Replicant de Blade Runner pourraient provenir de la plume de Kevin Smith. Prenez note de cette réplique maîtresse: «  Sur son certificat de décès, je veux qu’il soit inscrit: cause de la mort: L’ART  ».

Le sujet central du film et par conséquent des dialogues, l’art, se voit dépecé de la noblesse de ses institutions, de la pertinence de son discours et de l’honnêteté de ses créateurs et critiques. Du professeur qui fait miroiter des possibilités de bourses pour obtenir de ses étudiants toutes sortes de faveurs en passant par les étudiants qui tiennent un double discours sur les oeuvres de leurs pairs jusqu’aux critiques qui ne savent différencier une scène de meurtre d’une nature morte, les gestes et paroles des personnages amoraux brossent à grands coups de pinceaux l’hypocrisie du milieu artistique.

L’ensemble demeure beaucoup plus inventif au niveau du récit et des dialogues qu’au niveau de la forme. Ni les plans de caméra, ni le montage n’offrent quoi que ce soit de nouveau aux codes cinématographiques. Au moins, ils n’entravent pas le déroulement rapide et fluide de cette courte comédie noire. Par contre, le noeud du récit: des artistes inconnus qui veulent sacrifier une personne anonyme pour laisser leur marque dans l’histoire, a le mérite d’être original et pertinent.

Ainsi, Murder Party s’avère un choix de film idéal pour regarder en fin de soirée avec des amis, des bonbons et de la boisson.