Zebraman

Un film de Takashi Miike, avec Sho Aikawa, Kyoka Suzuki et Teruyoshi Uchimura, Japon, 2004, 115 minutes, dont 25 de trop.


Zebraman, comme Snakes on a Plane, développe un concept loufoque qui enflamme l’imagination d’une manière étrangement convenue. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat aliène à la fois les cinéphiles friands de ridicule et ceux qui préfèrent des intrigues plus rationnelles.

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Ce film à cheval (ou dos de zèbre) entre l’auto-parodie et le divertissement pour la famille raconte comment un professeur d’école secondaire doit personnifier le héros de sa série télé préférée, Zebraman, pour contrecarrer les plans machiavéliques d’envahisseurs venus de l’espace qui ressemblent à un croisement entre la gélatine vivante de Flubber et les martiens de Mars Attacks. L’homme zèbre possède plusieurs super pouvoirs autre que sa force et son agilité surhumaine. Quand le danger se fait sentir, ses cheveux se dressent sur sa tête comme une crinière. Les méchants qui ont le malheur de se tenir derrière lui risquent de subir la ruade de la savane. Et, comme Rogers Normandin, peut-être même qu’il peut voler, c’est pas sûr…

Takeshi «  Ichi the Killer Miike n’est pas , pour reprendre l’expression consacrée par Ivan Drago, un homme mais un machine. Sur une période de 10 ans, il a tourné une trentaine de longs métrages, certains bons, d’autres mauvais et d’autres excellents. Même ses oeuvres les plus ratés (c’est le cas ici) mettent de l’avant des idées originales et exploitent des mises-en-scènes inventives.

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Zebraman porte sur son dos deux intrigues secondaires qui nuisent à son trot. Dans le but de donner un coeur à son histoire sans queue ni tête, Miike force son protagoniste à interagir avec un gamin en chaise roulante qui l’idolâtre et sa mère pour laquelle il a le béguin. Cette dynamique mélodramatique s’intègre très mal au récit bizarre. Le deuxième cavalier inutile prend les traits d’un agent secret du gouvernement dont les actions influencent de façon négligeable l’arc du récit.

Encombré de ces deux nuisances, incapable d’épouser, à la manière de The Rug Cop l’absurdité de sa narration, Zebraman boette jusqu’à la fin de son trop long périple. Au moins, en regardant le film sur DVD, vous pourrez sauter les séquences superflues pour vous concentrer sur les moments de génie comme seul l’imagination débridée de Miike peut accoucher.