Brand Upon the Brain

Un film de Guy Maddin avec Gretchen Krich, Maya Lawson et Katherine E. Scharhon, Canada, 2007, 95 minutes.


Pour le meilleur et pour le pire, Guy Maddin reprend, dans son plus récent film, tous les éléments qui caractérisent son oeuvre: tragique histoire de famille, photo noir et blanc, onirisme, fétichisme du look des années 30, etc. Ainsi, si vous ne connaissez pas ce grand réalisateur canadien, Brand Upon the Brain s’avère une excellente introduction à son approche unique du 7ème art.

Brand Upon the Brain de Guy Maddin
Brand Upon the Brain de Guy Maddin

Un personnage nommé Guy Maddin (joué jeune par Sullivan Brown et vieux par Erik Steffen Maas) reçoit une lettre de sa mère qu’il n’a pas vu depuis très longtemps l’invitant à revenir sur son île natale. Ce retour au phare familial lui rappelle des souvenirs parfois agréables et souvent désagréables. Sa mémoire devient le théâtre d’une histoire abracadabrante où une célèbre détective (et harpiste) adolescente enquête sur de mystérieuses expériences scientifiques faites sur des orphelins.

Brand Upon the Brain de Guy Maddin
Brand Upon the Brain de Guy Maddin

Guy Maddin aborde Brand Upon the Brain avec le flair esthétique qui a fait sa renommée. La direction photo emploie de nouveau un noir et blanc très contrasté au grain proéminent. L’utilisation d’intertitres pour communiquer les dialogues et la présence d’une trame musicale presque incessante rappelle le bon vieux temps du cinéma muet. Seuls la présence d’un narrateur et de quelques bruitages trompent cette forme.

Brand Upon the Brain de Guy Madden
Brand Upon the Brain de Guy Madden

Le directeur photo Benjamin Kasulke manipule la lumière, les décors et les cadrages pour tourner des images très expressives comme le faisaient jadis les Fritz Lang, Murnau ou Wiene. Par contre, le montage de John Gurdebeke emprunte une direction beaucoup plus moderne. Rares sont les plans qui dépassent deux secondes. Il en résulte un vidéoclip de 95 minutes calqué sur le look du Cabinet du docteur Caligari.

À des lieux de la forme hollywoodienne ou du contre-courant pseudo-réaliste à la Dogme 95, Brand Upon the Brain est un OVNI dans l’univers cinématographique. Si vous n’avez pas peur de l’étrange, faites un tour dans cette soucoupe volante.