Un film de Richard C. Safarian, avec Barry Newman et Cleavon Little, États-Unis, 1971, 106 min.
L’essoufflement de l’enthousiasme de la jeunesse des années 60, jumelé à l’éclosion du cinéma indépendant américain entraîna une vague de films anti-establishment qui déferla jusque sur le cinéma de genre. Vanishing Point caractérise en tous points les préoccupations et schismes de cette époque révolue.

Tourné en 1971, le film de Richard C. Safarian raconte l’histoire de Kowalski, un conducteur de métier qui parie pouvoir livrer du Colorado à la Californie, une Dodge Challenger en moins de 15 heures. Pour y arriver, il avale des poignées de stimulant et sème les patrouilleurs qui cherchent à l’arrêter pour excès de vitesse ou conduite dangereuse. Élevé au rang de héros par un DJ qui suit ses exploits sur les fréquences radio réservées aux forces policières, Kowalski réfléchira sur les routes et dans le désert au but de sa course folle et aux malheurs de sa vie passée.

Ode funèbre à la liberté, Vanishing Point roule dans les traces de pneus laissées par Easy Rider. Toutefois, sa course haletante met en marge le plus possible les dialogues au profit des cascades motorisées. Ces dernières n’ont pas l’extravagance de celles contenues dans The Blues Brothers et Smokey and the Bandit, mais paraissent plus authentiques et plus dangereuses.
Facile d’imaginer les raisons pour lesquelles Tarantino cita ce film à maintes reprises dans Death Proof. Du duel routier entre la Challenger et une Jaguar décapotable jusqu’à la motocycliste flambant nue, l’oeuvre compte plusieurs moments mémorables. Enfin, sachez que le menu du DVD est atroce…
