Un film de Marc Foster avec Khalid Abdalla et Homayoun Ershadi, États-Unis, 122 minutes
Adapté du roman de Khaled Hosseini et réalisé par Marc Foster, le cinéaste responsable du surprenant Stranger Than Fiction, The Kite Runner raconte les dures épreuves vécues par une famille afghane durant les années 70 et 80.
Kaboul, capitale de l’Afghanistan. Dans ce pays loin d’être prospère, un père élève seul son fils nommé Amir. Le gamin passe la majeure partie de son temps à imaginer de touchantes histoires et à faire voler des cerfs-volants avec son meilleur ami Hassan, le fils du domestique de la famille.
Cette existence presque idyllique s’évapore lorsque Amir est témoin des sévisses que Hassan est prêt à subir par amitié. Honteux de sa propre lâcheté, Amir s’arrange pour que son père se défasse de leur domestique. Puisqu’un malheur ne vient jamais seul, les forces communistes russes envahissent le pays et chassent les pro-occidentaux en Amérique.
Une quinzaine d’années plus tard, après avoir appris un bouleversant secret de famille, Amir doit se munir de courage et revenir au pays de son enfance pour affronter les erreurs de sa jeunesse et la terreur des Talibans.
Bien que l’oeuvre de Marc Foster soit considérée comme un film en langue étrangère par l’Académie des arts et des sciences du cinéma, ses racines sont typiquement hollywoodiennes. De la structure classique du scénario en passant par les valeurs défendues, des effluves de sauce américaine se font sentir.
Prenez l’antagoniste, il représente tout ce qu’il y a de pire dans l’humanité: un méchant chef de guerre pédophile, raciste, hypocrite et misogyne. Foster trouve le moyen d’insister sur tous ces points même si le personnage n’apparaît en tout et pour tout à l’écran que pour cinq petites minutes. Ce portrait excessivement noir de l’ennemi contraste avec les brillants passages où le récit explore l’ambiguïté morale de certaines situations. Par exemple, à son retour en Afghanistan, Amir vilipende l’administrateur d’un orphelinat parce qu’il vend des enfants au chef de guerre local. L’administrateur se défend en soutenant qu’avec l’argent récolté il peut nourrir, vêtir et loger les autres jeunes dans le besoin. De toutes façons, s’il refusait, les enfants seraient simplement kidnappés.
Si Marc Foster pare son propos d’inutiles fioritures (exemple, les combats de cerfs-volants créés à l’ordinateur), il insiste quand même sur l’essentiel: il n’est pas toujours possible de faire ce qui est juste et bon, mais quand l’opportunité se présente, il faut être prêt à tous les sacrifices pour agir correctement. La mort est préférable aux remords.