Gwen Gaai

Un film de Soi Cheang, avec Shawn Yue, Dylan Kuo et Francis Ng. Hong Kong / Japon, 2008, 105 minutes.


Rares sont les films de sport qui se révèlent totalement imprévisibles. Du réalisateur de l’étonnant Dog Bite Dog, Soi Cheang, Shamo mise sur une intrigue aussi rocambolesque que surnoise.

Durant les 15 premières minutes, le (anti) héros se voit emprisonné pour le meurtre gratuit de ses parents. En taule, il se fait sodomisé par ses pairs et battre par ses gardiens. Plutôt que de venir le réconforter, sa soeur vient lui annoncer que par sa faute, elle doit quitter la ville pour mener une minable carrière de prostituée. Sa fortune change enfin lorsqu’un nouveau détenu lui enseigne le karaté. Élève doué, Ryo devient une véritable machine de combat. Les 90 minutes restantes montrent comment, à sa sortie de prison, par un concours de situations extraordinaires, Ryo passe de gigolo à aspirant numéro un à la couronne d’une populaire organisation de combats d’arts martiaux mixtes.

Ryo est tout sauf gentil. Il frappe une femme, prend des stéroïdes, commet une invasion de domicile et de nombreux voies de fait. Dans n’importe quelle autre production, il serait l’antagoniste. Ici, par contre, c’est le monde qui est méchant. Pour regagner sa dignité qu’il a perdue le jour où il a été reconnu coupable de patricide, il doit briser les règles d’une société liguée contre lui. Malgré tous ses travers, sa persévérance le rend sympathique. Plus résiliant que Naruto et l’étalon italien combiné, il se relève des pires raclées et en demande plus.

Du premier au dernier plan, il s’avère totalement impossible d’anticiper le prochain rebondissement. Tant mieux puisque le cinéma c’est comme la vie, c’est les surprises qui l’épicent.