Un film de Yoshihiro Nishimura, avec Eihi Shiina. Japon, 2008, 110 minutes.
« Mieux vaut trop que pas assez. » Cette expression bien de chez nous trouve tout son sens dans Tokyo Gore Police, une production japonaise présentée au Festival de Films Fantasia.
Questionné par les cinéphiles réunis à l’Université Concordia au sujet de la quantité de liquide rouge déversée lors du tournage de son long métrage, l’excentrique réalisateur Yoshihiro Nishimura répond avec le sourire: environ quatre tonnes. Ouvertement « gore », l’oeuvre baigne dans plus de sang que Dead Alive (Brain Dead) de Peter Jackson.
Dans un futur rapproché, des criminels psychotiques d’un genre nouveau apparaissent: les ingénieurs. Lorsque blessés, ces monstres subissent des mutations qui transforment leurs membres en armes létales (comme un « bras-scie-à-chaîne » ou des « jambes-mâchoires-de-crocodile »). Les forces de police privatisées de Tokyo comptent sur l’impitoyable Ruka pour chasser ces créatures à coups de katana. Au cours de son enquête, Ruka découvre, après avoir été infectée à son tour, un secret bouleversant sur l’origine de ce mal.

Bien que le film en soit un d’exception, il demeure malgré tout familier. Nishimura jette dans un blender Robocop, Blade Runner, Tetsuo The Iron Man et les films d’horreur de David Chronenberg pour produire un cocktail rougeâtre savoureux. Il établit dès le départ un ton ludique. Les innombrables et spectaculaires effusions de sang s’avèrent plus drôles que dégoûtantes. Il imagine aussi des situations toujours plus loufoques et bizarres, comme une chaise organique qui urine sur des spectateurs venus l’admirer. Ces passages issus d’une imagination démente démarquent Tokyo Gore Police des autres films d’horreur sanglants.
S’il fallait choisir trois mots pour décrire le travail de Yoshihiro Nishimura ce serait: excessif, transgressif et imaginatif. Tokyo Gore Police n’est certainement pas un film pour tout le monde, mais si ces termes vous conviennent, préparez-vous à bien vous amuser.