Un film de Paul McGuigan avec Bruce Willis et Josh Hartnett, États-Unis, 2006, 109 minutes.
Comment camoufler la faiblesse d’un scénario? Paul McGuigan s’efforce de répondre à cette question à travers son long métrage mettant en vedette Bruce Willis et Josh Harnett.
L’intrigue suit un gars (le beau Josh Hartnett) en apparence ordinaire qui se voit mêlé à une vicieuse guerre de gangs criminalisés lorsque des malfrats le méprennent pour un joueur endetté. Autour de lui gravitent des personnages colorés comme un tueur à gages mystérieux (Bruce Willis), une voisine curieuse (Lucy Liu), un détective tenace (Stanley Tucci), un gangster maître d’échecs (Morgan Freeman) et un rabbin rancunier (Ben Kingsley).

Pour donner une illusion de complexité à un récit qui se révèle n’être rien d’autre qu’une simplette histoire de vengeance et d’arnaque, McGuigan jongle avec le montage. Il excise tous les plans qui auraient permis de comprendre la teneur de l’intrigue avant son aboutissement. La frustration de devoir déchiffrer une équation sans avoir toutes les données se trouve doublée lorsque le cinéaste la solutionne en faisant apparaître, quelques minutes avant la conclusion, toutes les images manquantes.
Faute de satisfaire l’esprit, McGuigan s’assure de contenter les yeux. Les artisans de chez nous responsables des costumes (Odette Gadoury) et décors (Suzanne Cloutier et Normand Robitaille) effectuent un travail spectaculaire. Quant à la direction photo de Peter Sova, elle manque peut-être de subtilité mais assurément pas d’éclat.
Luck Number Slevin se révèle donc être une coquille vide. Une belle coquille vide, certes, mais tout de même vide.