Un film de David Gordon Green avec Seth Rogan, James Franco, Danny McBride, Rosie Perez et Gary Cole. États-Unis, 2008, 111 minutes.
Tous les placiers vous le diront, les « fumeux de pot » constituent environ 33% de la clientèle visitant régulièrement les cinémas. De plus, ces consommateurs en proie à des appétits considérables font la joie des préposés au comptoir de friandises. Alors, il n’y a rien d’étonnant à ce que les brillants stratèges hollywoodiens leur destinent années après années des comédies: How High, Halfbaked, Harold and Kumar Go to White Castle, etc. La bande à Judd Appatow, dirigé cette fois par David Gordon Green, tente à leur tour l’expérience.

Pineapple Express fait référence à une variété rare de cannabis que Dale (Seth Rogan, Knocked Up) achète à son étrange pusher Saul (James Franco, Spider-Man). Leur relation client/commerçant se transformera en relation copain/copain lorsqu’ils partiront en cavale pour échapper aux hommes de main de Ted Jones (Talladega Nights) après que Dale l’aie vu commettre un meurtre.
L’efficacité du long métrage réside dans la qualité de ses dialogues. Cette réplique concernant l’herbe qui prête son nom au film illustre parfaitement le génie absurde d’individus planant dans un état second : « It’s almost a shame to smoke it. It’s like killing a unicorn… with, like, a bomb. » (Traduction : C’est presque dommage de la fumer. C’est comme tuer une licorne avec, genre, une bombe). Lorsque la production cesse d’être bavarde et se veut pastiche de film d’action, elle perd de sa magie. Ces scènes de fusillade, poursuite en voiture et combat à mains nue sont ni drôles, ni excitantes, donc inintéressantes.

Enfin, les deux héros fument constamment de la marijuana et le scénario ne condamne pas leur vilaine habitude. Disons qu’on est loin de Requiem for a Dream ou de l’épisode de Southpark où Towelie passe à l’émission de Oprah Winfrey. En d’autres termes, Pineapple Express est un film à voir avec les yeux rouges, la bouche sèche et le rire facile.