Un film de Kim Ji-Woon avec Woo-Sung Jung, Byung-Hun Lee et Kang-Ho Sung. Corée du Sud, 2008, 135 minutes.

Après Takeshi Miike, au tour d’un autre illustre réalisateur asiatique, Kim Ji-Woon, d’exprimer son amour pour les westerns spaghetti. Et comme c’était le cas pour Sukiyaki Westen Django, The Good The Bad The Weird s’avère délectable.

Le récit calqué sur le classique de Sergio Leone suit trois pistoleros d’exception qui croisent les armes pour mettre la main sur un mystérieux trésor. D’un côté, le bon (Woo-Sung Jung), un chasseur de prime talentueux. De l’autre, le méchant (Byung-Hun Lee), un dangereux bandit. Entre les deux, le Cinglé (Kang-Ho Sung), un cambrioleur chanceux. Leur chasse au trésor sur fond de conflit armé entre Coréens et Japonais en Mandchourie se voit ponctuée de fusillades sanglantes et de poursuites dignes des aventures de Indiana Jones.

Kim Ji-Woon évite d’employer une progression minutieuse à la Sergio Leone. Son Western à la sauce orientale galope à toute vitesse d’une séquence d’action à l’autre. Bien que ces dernières impressionnent tant elles sont imaginatives, compréhensibles (une qualité négligée par Michael Bay et ses émules) et spectaculaires, elles tendent à s’étirer inutilement et à ne pas révéler grand chose sur les personnages qui y participent. Pour être bien certain qu’on ne s’ennuie pas, Kim Ji-Woon multiplie les gags visuels et les situations loufoques impliquant le personnage campé par Kang-ho Sung. Sa manière de disposer de deux geôliers («  fermez les yeux les enfants  ») provoqua rires et applaudissements au cinéma Impérial.

Ceci dit, cette super vedette du cinéma coréen est le seul à élever son jeu au niveau de son prédécesseur en se montrant aussi drôle et charismatique que l’excellent Eli Wallach. Le méchant, de son côté, est loin d’être aussi menaçant que Lee Van Cleef. Son look «  emo  » semble sortir tout droit d’un clip de Fall Out Boy. Quant au bon, il n’arrive pas à la botte de Clint Eastwood. Il est certes plus athlétique mais n’affiche pas la même fascinante suffisance.

Toutefois, il est injuste d’espérer trouver l’égal de l’homme sans nom dans une oeuvre rendant hommage à ses exploits. The Good The Bad The Weird se veut d’abord et avant tout un film d’action enlevant. À ce niveau, Kim Ji-Woon dégaine vite et atteint sa cible en plein coeur.