Un film de Patrick Lussier avec Jensen Ackles, Jaime Kink et Kerr Smith. États-Unis, 2009, 101 minutes.
Janvier, c’est bien connu, marque le début de la récolte des navets cinématographiques. Or, malgré qu’il soit tourné en trois dimensions par un réalisateur aux oeuvres navrantes, My Bloody Valentine 3D surprend par son efficacité.
Soyons honnêtes. Le plus récent long métrage de Patrick Lussier (Dracula 2000) n’a rien d’un chef d’oeuvre. Si vous hésitez entre acheter une entrée pour My Bloody Valentine 3D ou The Curious Case of Benjamin Button, je vous en prie, optez pour l’opus de David Fincher. Mais si l’envie vous prend de regarder un film d’horreur comme on en faisait dans les années 80, ce ne sont pas les leçons de vie apprises par Brad Pitt qui vous combleront.

D’une minceur rachitique, l’intrigue calquée sur celle mise en scène par George Mihalka (La Florida) il y a 27 ans décrit comment un tueur psychopathe parvient à terroriser une communauté minière. À ce squelette, Lussier greffe peu de chair. Il ne s’épuise pas à développer des thèmes ou des personnages et obéit strictement aux codes du film d’horreur. Par contre, il l’arrose de plusieurs litres de sang. À la fois surprenants, dégoûtants et spectaculaires, les exploits du tueur de la St-Valentin se comparent avantageusement à ceux réussis par les icônes du genre, soit: Michael Myers, Jason Voorhes et Candyman. De par sa posture et son costume de mineur (lampe frontale, masque d’oxygène et combinaison noire), il ressemble à un Darth Vader des cavernes. Sauf qu’au lieu de maîtriser le sabre laser, il excelle au maniement de la pioche. D’une précision chirurgicale, ses frappes permettent de décrocher des mâchoires, arracher des entrailles ou extirper des globes oculaires. Fait intéressant: ces morceaux dépecées volent invariablement vers la caméra.

Ainsi, pour apprécier à leur juste mesure les trucages gore qui donnent corps à l’oeuvre, il faut la visionner en 3D. Comme pour Meet the Robinsons et Beowulf, d’autres présentations en Real Dtm, le port de lunettes polarisées s’avère nécessaire. Bien que la technique s’améliore et permet des effets amusants, elle demeure imparfaite. Les plus sensibles souffriront de maux de tête et de hauts le coeur.
Mais les plus excitants manèges de parc d’attraction causent les même désagréments. Et justement, My Bloody Valentine 3D ressemble davantage à un tour de montagne russe qu’à une oeuvre cinématographique. Pour le meilleur et pour le pire.