Un film de Enzo Castellari, avec Timothy Brent, Fred Williamson et George Eastman. 1982, 90 min. Titre original: I nuovi barbari.
Neuf ans après une guerre nucléaire qui rasa les villes et effaça la civilisation, une horde de templiers mènent une croisade contre les survivants. Leur gourou, estimant que l’humanité s’est montré indigne d’exister, prêche son éradication.
Heureusement, deux guerriers solitaires s’opposent à son règne de terreur : Scorpion (Timothy Brent), un pistolero qui conduit un véhicule dessiné par Homer Simpson et Nadir (Fred Williamson), un archer au grand coeur.
Dans ce triste univers, tout le monde conduit des véhicules modifiés et manient des armes à feu. Le scénario ne cherche même pas à expliquer comment les habitants de ce monde apocalyptique mettent la main sur le carburant ou les munitions qui leur permettent de s’entretuer.
Ces omissions et les touches surréalistes (un garagiste de 10 ans, vraiment?) donnent à Warriors of the Wasteland des airs de fable. Par contre, il s’agit d’un conte de fées à la morale nébuleuse ou inexistante. Faut-il s’opposer à la tyrannie au risque d’être violé publiquement? Faut-il aider son prochain même s’il refuse notre assistance? Faut-il avoir la foi même si le monde est en ruine? Le réalisateur Enzo Castellari pose peut-être ces questions mais n’y répond certainement pas.
La seule idée qu’il défend clairement peut être définie ainsi : « qui sodomisera sera sodomisé ».
En effet, dans une scène de très mauvais goût, l’apôtre du mal nommé One (George Eastman) fait subir à Scorpion un sort qu’il juge pire que la mort. Devant ses fidèles, il s’offre en spectacle enculant son némésis. Scorpion obtient sa revanche quelques jours plus tard alors qu’il le troue, de l’arrière vers l’avant, avec une immense foreuse. Bonjour la subtilité!
Les costumes pourraient être exposés dans un musée dédié au fétichisme. Les templiers arborent des ensembles de cuir blanc inspirés par les armures des Stormtroopers de Star Wars. Quant à Fred Williamson, il doit se pavaner avec une veste de cuir noire décolletée munies de larges épaulettes. Comment oublier le cache sexe (toujours en cuir) portée par la fille courtisée par Scorpion? Mais la palme de l’accoutrement le plus spectaculaire revient à Scorpion avec son plastron à l’épreuve des balles translucide. Du grand art.
Pour une raison que j’ignore – peut-etre est-ce pour déjouer les évaluateurs de la régie du cinéma? – les armes à feu sonnent comme des fusils laser de Flash Gordon. Au moins, les effets visuels sont mieux réussis que les effets sonores… Castellari multiplie les plans gore. Parmi les plus marquants, notons cette séquence où les templiers chargent leurs victimes avec un cart de golf équipé d’une scie circulaire décapitante. Mais Nadir fait mieux encore. Ses flèches explosives ne détonnent pas immédiatement après l’impact. Il y a une seconde de délai entre le moment où la victime voit sa gorge être transpercée et la déflagration qui fait de lui un puzzle cadavérique.
Enfin, Warriors of the Wasteland ne s’étire pas en longueur. Du début à la fin, il roule à tombeau ouvert sans daigner s’arrêter pour faire du sens. Si vous aimez les films violents, indécents et amoraux, vous adorerez cet opus signé Castellari.
Vous pouvez voir le film gratuitement et légalement ici: