Son film est classé 2.7 sur 10 par l’IMDB. Même ses parents et amis ne peuvent le féliciter pour son travail sans cligner des yeux ou regarder dans les airs. Pourtant, on ne peut qu’admirer le travail médiocre de Peter Maris.
Tourné en vidéo avec un budget plus maigre que Calista Flockhart, Alien Species raconte tant bien que mal la lutte inégale opposant des envahisseurs extra-terrestres à une poignée d’humains disparates. Policiers, prisonniers, savants et étudiants devront unir leurs efforts pour survivre aux espèces de l’espace.
Malgré ses maigres ressources, le courageux cinéaste Peter Maris tente de recréer la magie de Independance Day. Si vous pensiez que l’opus de Roland Emmerich et Dean Devlin manquait d’originalité, attendez de voir Alien Species. Même son titre est composé de deux dénominations de films de science-fiction! La scénariste Nancy Newhauer copie la formule des plus mauvais films catastrophes en multipliant les personnages et n’en développant aucun. Son héros, un détenu intuable, est maladroitement calqué sur les protagonistes de John Carpenter (voir: Assault on Precinct 13, Ghosts of Mars, Escape from New-York (ou L.A.) ). Elle lui donne aussi une série de répliques débiles, indignes des plus mauvaises productions mettant en vedette Arnold Schwarzenegger, telles . Les problèmes ne s’arrêtent pas là. L’intrigue regorge d’incohérences et d’invraisemblables coïncidences. Par exemple, le fusil à pompe utilisé pour tuer des dizaines d’extra-terrestres semble contenir un nombre infini de cartouches. Et pendant qu’on est sur le sujet des armes, les protagonistes trouvent un bazooka abandonné sur le bord de la route. Bref, au niveau du récit, on est loin de Philip K. Dick ou Isaac Asimov.
Les trucages sont à peine meilleurs que le scénario. Les images de synthèses employées pour donner forme aux navettes extra-terrestres sont dignes de Wing Commander (pas le film, le jeu vidéo). Les costumes donnant vie aux extra-terrestres sont pires que ceux utilisés dans la série télévisée Buffy de Vampire Slayer. Les colliers lumineux qu’ils portent sont franchement gênants. Seules les explosions impressionnent. Mieux encore, leur abondance est effarante. C’est à se demander s’il n’ont pas fait exploser des maisons et des voitures pour encaisser les primes d’assurance et terminer le tournage du film.

Quant à la musique, répétitive, désagréable, omniprésente et assourdissante, elle constitue un crime contre les tympans. Son horreur culmine durant le générique alors qu’on peut malheureusement entendre une discordante ballade rock. Dan Kheller, un nom à retenir pour mieux l’éviter.
Et pourtant, Alien Species demeure un film divertissant à souhait. Les productions à petits budgets cherchent souvent à contrer leur absence de moyens en évitant d’être sérieux. Ce n’est pas le cas de Alien Species. Malgré la faiblesse des personnages, les acteurs s’investissent corps et âmes dans cette production. Ils ne sont pas nécessairement les plus talentueux mais leur dynamisme vient combler les lacunes de leur jeu. Ils arrivent même à rendre légèrement menaçant les individus ridiculement costumés qui se font passer pour des envahisseurs extra-terrestres. Si l’on fait exception de la fastidieuse première scène, le long métrage est adroitement monté par Peter Kotis et conserve, par conséquent, un excellent rythme. De plus, le directeur photo Bill Crow bouge bien la caméra ce qui procure au film, malgré son tournage en vidéo, une aura cinématographique. Les éclairages font écho à ceux privilégiés jadis par Dario Argento, notamment dans Suspira. Faute d’être subtils ou sophistiqués, ces éclairages souvent composés de couleurs primaires permettent de créer facilement des ambiances menaçantes.
Alors, je tiens à souligner que j’ai grandement apprécié l’effort déployé par les créateurs de ce film. Alien Species est certes un mauvais film, mais c’est tout de même un film amusant. Peut-être que Alien Species mérite 2,7 sur 10 sur IMDB. Ça implique qu’au moins 27% de la population apprécieront ce film. Comptez-moi parmi ce groupe sélect.