Day Watch

Un film fantastique de Timur Bekmambetov avec Konstantin Khabensky et Maria Paroshina, Russie, 2006, 140 minutes.


Notez bien ce nom : Timur Bekmambetov. Le réalisateur russe fait preuve d’un flair époustouflant pour les images saisissantes et étrangement inquiétantes. Il l’a démontré avec Night Watch et le prouve à nouveau avec la suite intitulée, sans surprise, Day Watch.

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La série de romans fantastiques de Sergei Lukyanenko qui inspire les films de Bikmanbetov raconte la guerre froide qui existe entre les forces du bien et du mal depuis l’adoption d’une trêve il y a des centaines d’années. Ainsi, s’opposent, à l’insu du commun des mortels, des vampires, êtres polymorphes, sorciers et voyants.

Pour ceux qui n’ont pas vu Night Watch, laissez-vous convaincre par cette critique et procurez-vous le film sur Amazon. N’essayez même pas de regarder Day Watch sans avoir vu Night Watch, ça aurait l’effet de regarder Return of the Jedi sans avoir vu The Empire Strikes Back.

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Bref, après les évènements de l’épisode précédent, le déclenchement d’une guerre ouverte paraissait inévitable. Un seul homme, Anton le héros moribond, peut corriger la situation mais il doit récupérer la craie du destin et deviner ce qu’il faut faire avec. Cette intrigue franchement ridicule et son dénouement décevant (sans vouloir raconter la fin, mentionnons seulement qu’il s’agira certainement du pire cas de deux ex machina de l’année) ne rend pas justice au drame habilement construit jusqu’à ce point.

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Malgré la faiblesse des cinq ou sept dernières minutes du film, Day Watch demeure étrangement divertissant et intéressant. La richesse du monde fantastique imaginé par Sergei Lukyanenko et les personnages colorés qui l’habitent y sont pour beaucoup. Tous les personnages introduits dans Night Watch: Anton (le protagoniste), son fils, ses voisins vampires, Svetlana (la vierge maudite), Geser (le chef des bons), Zavulon (le boss des méchants) et Olga (la femme d’action) reviennent et se voient mieux définis dans cette nouvelle aventure. Des liens insoupçonnés entre Olga et Geser ainsi qu’entre Anton et Svetlana apparaissent. Mieux encore, le voile tombe et révèle les coulisses des forces de la lumière et des ténèbres. Les machinations machiavéliques d’un côté sont contrecarrées par la bureaucratie de l’autre.

Comme une gymnaste russe qui virevolte aux barres asymétriques, Day Watch fascine et impressionne. Dommage qu’elle rate l’atterrissage.