The Show Must Go On

Un film de Hab Jae-Rim avec Song Kang-ho, Park Ji-Young et Oh Dal-su, Corée, 2007, 110 minutes.


Avec son ton tragi-comique, son regard sur la vie criminelle au quotidien et ses dures scènes de violence, The Show Must Go On rappelle la série culte The Sopranos.

Kang In-gu, comme des millions de personnes, n’arrive pas à concilier sa vie familiale et sa vie professionnelle. Sa femme et sa fille en ont marre de ses heures de travail déraisonnables et des risques reliés à son emploi. Malheureusement pour Kang, il n’est pas toujours facile de quitter le boulot de gangster.

Song Kong-Ho (la plus grande vedette cinématographique masculine coréenne), tout comme James Gandolfini, sait rendre attachant son personnages amoral. Son charisme naturel et son attitude nonchalante colle merveilleusement bien à son personnage de malfrat fatigué. Aussi, The Show Must Go On, de la même façon que pour The Host, se développe sur plusieurs registres. À travers différentes scènes tragiques, comiques ou d’action, Song Kong-Ho fait la preuve de tout son talent et joue toute la gamme des émotions. Son interprétation magistrale guide le film jusqu’à sa conclusion à la fois logique et touchante.

Malgré la charge émotive que suppose le noeud du drame – la femme de Kang In-gu menace de le quitter s’il n’abandonne pas sa vie de criminel – le scénariste et réalisateur Han Jae-rim accorde un peu plus d’importance aux péripéties typiques des films de gangsters (trahison, tentative de meurtre, poursuite en voiture) qu’aux problèmes familiaux du héros. De façon rafraîchissante, ces éléments sont modifiés pour plus de réalisme et par conséquent plus d’absurdité. Prenez l’exemple de ce combat entre Kang et quelques truands payés pour lui faire la peau dans une station service. Le héros repousse les assaillants en les menaçant (maladroitement) avec une bicyclette empruntée (violemment) à un passant. S’il s’agissait d’un film de John Woo, le protagoniste aurait abattu les voyous au ralentit sous l’oeil attentif d’une volée de colombes.

Il en résulte un antidote aux nombreux films de yakuzas ou policiers qui proviennent d’Asie. Si la fin des Sopranos vous attriste sachez que vous retrouverez un air de famille dans ce cadeau venu de l’autre bout du monde: The Show Must Go On.