Un film d’animation de Kenji Kamiyama, Japon, 2006, 105 minutes.
La longueur et l’aspect cryptique du titre Ghost in the Shell – Stand Alone Complex – Solid State Society exposent sans équivoque les principaux problèmes de cette production trop inutilement compliquée, trop verbeuse et trop incompréhensible pour les non-initiés au manga ou à la série de dessin animée cyberpunk japonaise.
L’intrigue de ce long métrage tourne autour d’une mystérieuse entité surnommée The Puppeteer qui kidnappe des enfants et force tous ceux qui cherchent à l’empêcher à se suicider. Les détectives munis d’implants cybernétiques du secteur 9, assisté du Major Motoko Kusanagi, font fi du danger et mènent l’enquête.
Sans avoir la portée symbolique du premier long métrage Ghost in the Shell, GITSSACSSS partage l’excellent design, la trame sonore funky et l’efficace mélange d’animation 2D et 3D propre à cette série. Par contre, les cinéastes donnent l’impression de confondre mélangeant et intelligent. Si vous regardez ce film en version sous-titré, n’oubliez pas vos lunettes car l’intrigue progresse davantage à travers les dialogues que les actions des personnages. D’ailleurs, ces fréquents échanges comprennent un jargon technique inventé qui risque d’étourdir même le plus concentré des Trekkies. Si raconter l’histoire par la bouche des personnages plutôt que simplement la montrer s’avère une erreur au cinéma, il s’agit presque d’un crime quand un film d’animation, avec toute la liberté que sa création implique, en souffre.
Toujours est-il que depuis les maigres suites de La Matrice (et encore là, s’agit-il vraiment de cyberpunk?) les amateurs du genre ont eu bien peu à se mettre sous la dent. Bien que peu consistant, ce plat préparé par Kenji Kamiyama possède au moins la saveur que recherche les cyberpunks.