Un film d’horreur de Omar Ali Khan avec des Pakistanais inconnus, Pakistan, 2007, 78 min.

Fantasia se veut, année après année, une fenêtre sur le cinéma mondial. Cette édition ne fait pas exception. À preuve: la présentation de Hell’s Ground, le premier film gore produit et projeté au Pakistan.

Tourné avec un budget dérisoire (et ça parait) le long métrage de Omar Ali Khan suit les mésaventures d’un groupe d’étudiants désireux de se rendre à un concert heavy métal et qui, malheureusement pour eux, heureusement pour vous, décide d’emprunter un raccourci à travers une forêt dangereuse. Après une altercation avec des zombies (!), les mélomanes se voient pourchassés et éliminés, les uns après les autres, par un psychopathe vêtu d’une burka (!!).

Omar Ali Khan prétend avoir voulu «  casser le moule du cinéma Pakistanais  ». Il espère que de talentueux réalisateurs suivront dans ses traces et produiront des oeuvres «  cinq fois meilleures  ». Ça ne devrait pas être si difficile car Hell’s Ground est presque nul. Seul son bref commentaire sur l’approvisionnement défaillant en eau potable, sa trame sonore amusante et son emplacement particulier permettent d’élever cette production au dessus du seuil de la médiocrité.

Hell’s Ground souffre d’une distribution formée d’acteurs et d’actrices amateurs peu talentueux, d’erreurs de tournage agaçantes (par exemple, les lampes d’éclairage sont souvent visibles dans la forêt) et d’un scénario bourré de clichés. Dur à croire que 30 ans après Halloween et Texas Chainsaw Massacre, la même recette soit de nouveau resservie. Omar Ali Khan parle d’hommage, mais ça ressemble davantage à du vol ou de la paresse.

Des épices indiennes ne suffisent malheureusement pas à masquer le goût désagréable de ce très mauvais film. Ce qu’il représente toutefois: un renouveau cinématographique dans ce pays conservateur, importe vraiment. À connaître sans le voir.