Zoo

Un film de Robinson Devor avec Richard Carmen, Paul Eenhoorn, Russell Hodgkinson, États-Unis, 2007, 80 min.


Dans l’état de Washington, en 2005, le décès d’un homme dû à un colon perforé doublé d’une hémorragie interne, attire l’attention sur les agissements d’une communauté de zoophiles. Chaque problématique possède deux faces, même celle-ci. Robinson Devor présente, le plus sobrement possible, le point de vue de ceux qui se qualifient de «  Zoo  ».

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Formellement, ce documentaire emprunte une avenue peu achalandée. Des extraits d’entrevues et une musique d’ambiance incessante constitue la trame sonore. L’image, de son côté, n’intègre que des reconstitutions tournées avec un souci esthétique marqué et agencées de façon presque poétiques.

Le pari de prendre le parti des zoophiles se révèle assurément provocateur, voire subversif. De plus, la tragique histoire de M. Hands, décédé suite à une perforation du colon causée par un étalon trop affectueux, s’avère sensationnelle de façon intrinsèque. Toutefois, la sensibilité avec laquelle le réalisateur approche le propos désamorce un documentaire qui aurait pu être des plus explosifs. Sans montrer explicitement des images de ces pratiques jugées dégoûtantes par la majorité de la population, Zoo explore ce qui pousse des individus en apparence normaux à s’y adonner.

Néanmoins, les zoos qui ont accepté de se confier à la caméra se sentent attirés par les animaux sans vraiment savoir pourquoi. Pour eux, les choses sont plus simples avec les bêtes qu’avec les humains. Pour dresser un portrait de la situation, le documentaire décrit comment se déroulaient les soirées bien arrosées entre adeptes, les circonstances entourant la mort de M. Hands et l’impact que cette tragédie a eu sur le cercle d’amis «  spéciaux  » du décédé. Du jour au lendemain, leur déviance dévoilée au grand jour, ils se retrouvèrent épiés par les forces de l’ordre, abandonnés par leurs amis et congédiés de leur emploi.

Une fois le film terminé, pour la plupart d’entre nous, les motifs des zoos demeureront incompréhensibles et leurs pratiques dégueulasses. Cependant, leur malheur n’en demeure pas moins attristant.