Un film de Chan Woo Park, avec Rain et Su Jeung-Lin, Corée du Sud, 2007, 105 minutes.
Le cinéaste coréen Chan Woo Park (Old Boy, Sympathy for Mr. Vengeance) délaisse les glauques films de vengeance pour tourner une comédie romantique débile située, il va sans dire, dans un asile.

Élevée par sa grand-mère qui s’imagine être une souris, Young-Goon (Su Jeung-Lin), sans doute influencée par son boulot d’ouvrière dans une usine d’assemblage de produits électroniques, s’imagine être un cyborg. Exilée dans un asile, elle refuse de manger de peur d’endommager sa mécanique cybernétique. Affamée, elle dépérit, au grand désespoir d’un kleptomane associable (la grande vedette pop asiatique Rain) détenu dans le même hôpital psychiatrique. Épris d’elle, il cherche à mettre à profit ses talents de filou pour sauver l’étrange élue de son coeur, quitte à voler les psychoses de ses pairs.

Chan Woo Park tend un fil électrique entre la fantaisie et l’étude de personnages. Il perd cependant l’équilibre en jouant les acrobates sur cette ligne conductrice. Il n’étudie pas avec sérieux les maladies mentales de ses sujets et ne structure pas son récit à la manière d’un conte. Il en résulte une tranche de vie hallucinée.

Malgré cette faiblesse narrative, I’m a Cyborg but that’s O.K. jouit de belles qualités. Les personnages peuplant l’asile, malgré leur invraisemblance, se révèlent sympathique et drôles. La direction photo colorée et précise de Jeong-hun Jeong facilite l’élaboration de gags visuels (notamment dans l’arrière plan) et incorpore parfaitement les trucages numériques employés pour montrer subjectivement les psychoses des protagonistes.
Alors, même si Chan Woo Park trébuche dans ses lacets, il chausse tout de même de beaux souliers. Limitez vos attentes au niveau de La science des rêves (autre faux-pas d’un talentueux cinéaste) et vous ne serez pas déçus.