Un film de Susan Stroman,
avec Nathan Lane, Mathew Broderick , Will Ferrel et Uma Thurman,
États-Unis, 134 min.
Les comédies musicales ne plaisent pas à tout le monde. Plusieurs détestent quand, sans justifications raisonnables, les personnages chantent leurs joies ou dansent leurs peines. The Producers, l’adaptation d’une comédie musicale à succès de Broadway, ne convertira pas les dénigreurs mais plaîra aux amateurs.
Afin de s’assurer de l’échec de leur pièce et flouer leurs investisseurs, Max (Nathan Lane) et Leo (Mathew Broderick) choisissent de monter une comédie qui choquera et dégoûtera tous les spectateurs. Conséquament, ils montent une comédie musicale faisant l’éloge de Hitler gaiement mis-en-scène par une équipe artistique digne des Out Games.
Ironiquement, The Producers atteint presque le même but que la pièce mise-en-abîme. Le film carricature grossièrement les Allemands, les entrepreneurs, les homosexuels, les personnes âgées et les femmes. Si seulement ces blagues plutôt vulgaires faisaient vraiment rire… De plus, le film possède une facture théâtrale, avec ses décors à trois murs et le jeu plus grand que nature de ses interprètes, qui déplaîra aux cinéphiles puristes férus des frères Dardenne.
Toutefois, les présences sympathiques des brillants acteurs compensent pour les gags douteux de Mel Brooks. Mathew Broderick chante mieux qu’imaginé. Nathan Lane semble né pour jouer le rôle de Max Bialystock. Will Ferrell navigue, dans le rôle du scénariste Nazi, une fois de plus sur les flots de l’absurdité avec une aisance déconcertante. Uma Thurman use de ses charmes pour camper un rôle qui n’améliore en rien l’image de la femme dans le cinéma américain.
Quant aux séquences de chant et de danse, les scènes les plus importantes du film, elles ne déçoivent pas. Les chansons sont entraînantes et les chorégraphies, quoique simples, impressionnent.
Dans l’ensemble, c’est pas mal, mais pas mal moins bon qu’annoncé.