Peace, Propaganda and the Promised Land

Un documentaire de Sut Jhally et Bathsheba Ratzkoff, États-Unis, 2004, 80min.


Est-ce que la couverture médiatique américaine du conflit opposant Israéliens et Palestiniens correspond à la réalité?

En trois majuscules: NON.

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Les documentaristes de Peace, Propaganda and the Promised Land soutiennent que les journalistes américains, influencés par des responsables des communications israéliens, omettent de souligner qu’Israél occupe violemment, sans l’approbation de l’ONU, les terres de la Palestine depuis 40 ans, cachent la colonisation illégale de ces territoires, montrent les attaques suicides palestiniennes hors contexte, sous-estiment les pertes de vie palestiniennes, masquent le favoritisme des autorités américaines pour les Israéliens, surestiment les propositions de paix offertes par les Israéliens et marginalisent les opinions des Juifs qui s’opposent à la guerre.

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Les réalisateurs Sut Jhally et Bathsheba Ratzkoff accusent ouvertement les médias américains de partialité dans leur couverture du conflit. Paradoxalement, l’impartialité est aussi absente de leur oeuvre. Aucun des journalistes critiqués n’est interviewé pour montrer l’envers de la médaille. S’ils sont capables de mettre la main sur Noam Chomsky, pourquoi n’arrivent-ils pas accrocher Dan Rather ou Wolf Blitzer? Pire encore, les cinéastes empruntent quelques raccourcis pour embellir leur argumentation comme employer de la musique de film d’horreur pour intensifier certains passages et citer des articles de journaux sans nommer la source.

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Ceci mine la crédibilité d’un film qui avance tout de même d’intéressantes idées. En montrant parallèlement deux reportages du même évènement, l’un par la BBC (chaîne britannique), l’autre par CNN (chaîne américaine), les cinéastes démontrent le favoritisme de nos voisins du sud. Aussi, à partir d’exemples pigés à la télévisions (choisis pour l’occasion, j’en conviens), ils exposent que le choix des termes employés pour décrire le conflit est biaisé en faveur du peuple de Moïse.

Enfin, et ceci représente sans doute le point le plus important du documentaire, ils argumentent lucidement que la guerre entre les deux fières nations ne se remportera pas au Moyen-Orient mais bien en Amérique, le principal allié de l’état d’Israél étant les États-Unis. Ainsi, si l’opinion publique américaine penche éventuellement du côté des Arabes, le conflit vieux d’une quarantaine d’années se réglera rapidement. Disons seulement que, à court terme, c’est improbable.