Un film de Ron Howard avec Tom Hanks et Audrey Tautou, États-Unis, 2006, 149 min.
Le roman super populaire (sauf auprès des critiques littéraires) devient un film hollywoodien de Ron Howard mettant en vedette Tom Hanks et Audrey Tautou.
Le réalisateur de Apollo 13 et du remake de Louis 19, Ed TV, démontre les limites de son talent. Il n’arrive pas à adapter la forme du roman à celle du film. Au niveau du contenu, on retrouve à quelques rares et minimes changements près tous les éléments narratifs du livre. Par exemple, les personnages secondaires Bezu Fache (quel nom ridicule) et Silas (c’est pas beaucoup mieux) occupent la place qui leur revient. Or, l’intérêt du roman résidait dans les descriptions et les résolutions des énigmes auxquelles sont confrontés nos héros. Au cinéma, il n’y a rien d’excitant à observer Tom Hanks qui étudie de façon pensive une statue à laquelle il manquerait un globe. Si, dans la description écrite d’un personnage on peut souligner des éléments traumatiques de sa jeunesse, il est plus délicat d’insérer de façon imagée des souvenirs dans une séquence filmée. Ces images nuisent généralement (et c’est définitivement le cas ici) au rythme et à l’expérience immersive de l’oeuvre.
Malgré tout, on ne peut nier les qualités professionnelles de Da Vinci Code. L’oeil expert de Salvatore Totino (Any Given Sunday) s’est chargé des somptueuses images des monuments historiques les plus impressionnants d’Europe. Hans Zimmer nous offre une trame sonore mélodique et rythmé comme lui seul peut composer. La distribution, avec des grands acteurs comme Jean Reno, Ian McKellen, Paul Bettany, Alfred Molina et Jurgen Prochnow dans des rôles de soutien est des plus solide. Dommage que Tom Hanks ne soit pas à la hauteur des performances auxquelles il nous a habitué. On le reconnaît difficilement sous sa perruque graisseuse. Peut-on vraiment lui reprocher son jeu sans éclats quand son personnage ne prend pratiquement aucune décision du début à la fin du film. Il n’est pas un héros, il est un passager utile. Quant à Audrey Tautou, on ne se doutait pas qu’elle était capable de conduire une smart à reculons avec autant d’aplomb et de précision. Chapeau.
Si vous avez lu le roman, évitez le film, il n’ajoute rien à l’expérience déjà vécue de percer le mystère du code Da Vinci. Si vous n’avez pas lu le roman et que vous voulez absolument savoir ce dont il est question, visionnez le résumé de Ron Howard. Vous n’y perdrez pas une once d’intrigue et même si c’est un peu ennuyeux, c’est plutôt bien fait…