All the Boys Love Mandy Lane

Un film de Jonathan Levine, avec Amber Heard, Anson Mount et Michael Welch. États-Unis, 2006, 90 minutes.


La perfection n’est pas de ce monde. Même l’art ne peut que la suggérer. Comment s’étonner alors qu’un film sur une fille parfaite soit justement, imparfait.

Cette créature de rêve, idéalisée par tous les garçons qui la rencontrent, porte le nom de Mandy Lane. Même si la délicieuse Mandy Lane ne boit pas, ne sniffe pas et ne fume pas, sa beauté attire les élèves populaires de son école qui l’invitent à passer une fin de semaine de débauche dans un ranch. Un ancien ami devenu fou de désir s’invite à la fête et tuera quiconque se place entre l’élue de son coeur et lui.

All the Boys Love Mandy Lane reprend la formule du slasher conventionnel à une ou deux variables près. La première emprunte les traits du tueur. Le jeune adolescent maladroit et sensible n’a rien d’un Jason Voorhes ou Michael Myers. C’est à peine s’il peut soulever son fusil de chasse meurtrier. La seconde prend les formes sensuelles de l’héroïne. Normalement, les films d’horreur portent les noms des bourreaux (Pumpkinhead, The Ghoulies) et non celui de la victime. Or, ce personnage est si bien écrit et si bien joué par Amber Heard qu’il mérite que son nom fasse partie de l’affiche.

Malheureusement, les adjuvants n’ont pas été façonnés avec le même soin. Ce paquet de chair à canon contient les clichés les plus grotesques du genre: une meneuse de claque à la langue de vipère, une nymphomane plantureuse, deux sportifs qui pensent avec leurs queues, un fumeur de pot sympathique et un ténébreux ex-militaire. Leur présence ne fait que retarder l’inévitable rencontre entre le protagoniste et l’antagoniste.

Avec quelques séquences bien sanguinolentes et une finale choc étonnante, All the Boys Love Mandy Lane constitue un film d’horreur pour ados fort réussi. Il ne se mérite pas une note parfaite mais dépasse amplement le seuil de passage.