Un film de Ben Stiller, avec Ben Stiller, Robert Downey Jr. et Jack Black. États-Unis, 2008, 107 min.

On dit souvent des films d’été que pour les apprécier, il faut choisir de cesser de penser. Tropic Thunder ne m’a même pas laissé cette chance. À chaque moment où mon cerveau s’efforçait d’analyser le contenu de la production, une bruyante explosion, un gag visuel grotesque ou une réplique cinglante tua le poussin dans l’oeuf.

Autrement dit, Ben Stiller signe avec sa plus récente réalisation, une oeuvre follement distrayante. L’intrigue abracadabrante raconte comment trois acteurs populaires, la vedette de films d’action Tugg Speedman (Ben Stiller), le disciple de Stanislavski Kirk Lazarus (Robert Downey Jr.) et l’humoriste grossier Jeff Portnoy (Jack Black) doivent lutter contre des trafiquants de drogue lorsque le tournage de leur ambitieux film de guerre se voit déraillé.

Après avoir retrouvé mon souffle et re-contractée ma rate, je notai que les observations satiriques sur la superficialité et les personnalités trompeuses des gros joueurs de Hollywood manquent à la fois d’originalité et de subtilité. Ce dont elles ne manquent pas, par contre, c’est de vélocité. Les caricatures des agents, acteurs, réalisateurs et moguls soulignent à très gros traits les travers des pires énergumènes à occuper ces postes.

Pour leur donner vie, tous les acteurs, des plus connus (Tom Cruise, Mathew McConaughey, Nick Nolte) aux moins connus (Steve Coogan, Jay Baruchel, Brandon T. Jackson) se lancent têtes baissées à l’aventure. Menant le talentueux peloton, Ben Stiller reprend son rôle de vedette populaire naïve, simplette et perdue initié dans le film culte Zoolander.

Stiller ne se gêne pas du tout pour choquer. Il construit des gags autour de décapitations, d’enfants soldats, de junkies, de braconniers et j’en passe. Si l’image de Jack Black qui croque une chauve-souris après que cette dernière lui aie dérobé ses «  jelly beans  » vous amuse autant que moi, Tropic Thunder est le film pour vous.

En bout de ligne, une question s’impose: «  Pourquoi Ben Stiller accepte-t-il de participer à des projets médiocres comme Meet the Fockers ou Dodgeball alors qu’il sait tourner des films de bien meilleure qualité?  »