Un film de Luigi Cozzi, avec Ian McCulloch, Louise Marleau et Marino Massé. Italie, Allemagne de l’ouest, 1980, 84 minutes.
Luigi Cozzi (alias Lewis Coates) s’est imposé sur la scène cinématographique internationale en tournant coup sur coup deux péplums grandioses: Hercules et The Adventures of Hercules. Mais avant de réaliser ces deux opus mettant en vedette Lou Ferigno, il filma une copie bon marché de Alien.
Un lieutenant détective de Brooklyn (Marino Massé) accompagné par un scientifique du département de la santé montent sur un mystérieux bateau fantôme accosté au port de New-York. Ils y trouvent les cadavres mutilés des membres de l’équipage. « C’est comme s’ils avaient explosés. De l’intérieur! » remarque le docteur. Attiré au fond de la cale comme un marin par le chant d’une sirène, le savant trouve des objets vivants non identifiés. Lorsqu’un de ces immenses oeufs verts éclate et l’éclabousse d’une substance visqueuse, il voit sa cage thoracique éclater (au super ralenti).
Témoin de cette horreur, le policier est questionné par une froide et autoritaire fonctionnaire (l’actrice québécoise Louise Marleau) dans un laboratoire à la fine pointe de la technologie (par « laboratoire à la fine pointe de la technologie », j’entends décor encore plus minable que la Bat-Cave dans les vieux épisodes télévisés). Ils feront éventuellement équipe avec un astronaute déchu pour trouver, en Colombie, l’origine de ces spores mortels.
Avant que l’action se transporte en Amérique du Sud, Alien Contamination se révèle d’une qualité étonnante. Le mystère entourant le récit s’éclaircit presque à chaque scène. Et celles qui ne servent pas à avancer l’histoire contiennent des trucs spectaculaires comme une fusillade ou une souris infectée qui détonne dans un vivarium (ça gicle).
Le tout culmine vers une séquence extraordinaire où un astronaute décrit comment il a déjà été en contact avec ces créatures alors qu’il s’était aventuré dans une caverne martienne. À ce moment, tout s’agence pour créer un moment d’angoisse magique. La trame sonore signée Goblin fait augmenter les battements du coeur, l’acteur Ian McCulloch se dépasse, le montage visuel entrecoupe des plans du narrateur et des plans illustrant son histoire, le montage sonore introduit une légère réverbération dans la voix de l’astronaute lorsqu’il raconte ses expériences dans la grotte et finalement les effets spéciaux d’éclairage et de maquette ajoutent une touche spectaculaire.
Après ce fait d’arme, le film glisse brutalement vers la médiocrité. Soudainement, les multiples incohérences de l’intrigue deviennent insupportables. Par exemple, à un certain moment l’héroïne est longuement embarrée avec un spore martien dans la salle de bain de son hôtel. Pourquoi les toilettes des chambres de cet hôtel possèdent des serrures? Et comment se fait-il qu’il est possible de rester embarrer à l’intérieur d’une pièce? Cet hôtel serait-il une ancienne prison? Ensuite malgré la chaleur, le spore n’éclate pas. S’agissait-il d’un spore à blanc? Après cette scène complètement ridicule, on ne s’étonne pas qu’un des personnages principaux survive sans la moindre égratignure à un écrasement d’avion avant de s’infiltrer dans le repère des extra-terrestres en enfilant simplement une combinaison blanche.
Enfin, le film s’écrase complètement quand la source des organismes hautement corrosifs se révèle être un croisement entre un cyclope et une plante carnivore. Les effets spéciaux employés pour donner vie à cette créature mal dessinée sont d’une faiblesse navrante. Pire, lorsqu’elle est vaincue, elle se dégonfle et pousse comme une longue flatulence. Beurk.
Si vous êtes capable de passer outre la fin en queue de poisson, vous trouverez dans Alien Contamination 40 minutes intéressantes et 2 minutes géniales. C’est déjà pas mal.