Un film d’Aaron Norris, avec Chuck Norris et Michael Parks. 1991, 95 min.
Si vous regardez la télé le soir et le titre The Hitman apparaît à l’écran, évitez de changer la chaîne. Ce qui suivra pulvérisera vos sens et votre esprit.
Mettant en vedette nul autre que Chuck Norris et réalisé par le frère de nul autre que Chuck Norris, ce film d’action impressionne à bien des niveaux.
1- Michael Parks, le père de Bill dans Kill Bill Part II, le shériff de Kill Bill Part I et le shériff de From Dusk Till Dawn, campe l’antagoniste avec brio. Dès la première scène, il fait l’étalage de sa méchanceté en trahissant la confiance de Chuck Norris et lui semant des plombs dans la poitrine. Plus tard, il prend en otage un gamin pour faire pression sur l’ancien champion de karaté et lui fait péter une bombe au visage. Violence faite aux enfants =/= cool.
2- Chuck. Le maître en arts martiaux épargne ses articulations ainsi que les visages des cascadeurs en limitant au minimum (pour un film de Chuck Norris) les séquences de combat à mains nues. Toutefois, il construit un personnage mémorable. Après avoir survécu à l’attentat qui lance le récit, Chuck devient insensible à la mort. Il n’a plus peur de tuer ni de mourir. Paradoxalement, ça le rend à fois très menaçant et très reposant. Pour ses ennemis, il est froid, calculateur et sans pitié. Pour ses proches, il est sans soucis et sympathique. Son look de tueur à gages (Chuck joue les agents doubles pour infiltrer une organisation mafieuse) est tout-à-fait cool. Avec sa jolie barbe, ses longs cheveux gras (juste en arrière), son imperméable noir, ses jeans serrés (juste en avant), ses bottes de cowboy et son fusil à canon scié, il épate la galerie.
3- Michael Parks et Chuck Norris multiplient les répliques hilarantes. Si j’avais vu le film sur DVD, je l’aurais pausé pour transcrire les meilleurs dialogues mais le destin en a décidé autrement. En tous cas, je me souviens qu’au début du film, Michael Parks dit quelque chose comme, « je suis tellement bandé que je pourrais baiser de la boue ». Plus tard, Chuck Norris, pour expliquer à son patron pourquoi il a explosé le torse d’un invité d’un coup de fusil particulièrement salissant au beau milieu de son salon, lance placidement: « il m’a traité de trou de cul ». Mais Chuck est si extraordinaire qu’il n’a même pas besoin de parler pour faire une blague. Alors qu’il se tient en face de chez-lui, il voit un père battre son fils. Il s’approche alors du père et, sans dire un mot, lui casse la figure d’un adroit coup de poing. C’est ce qu’on appelle en anglais une « punchline ».
4- Aaron Norris. Le frangin de Chuck réalise ici le meilleur film de son illustre (sentez vous bien à l’aise d’ajouter des guillemets) carrière. Il tourne des cascades époustouflantes, comme un gars qui tombe d’un véhicule en mouvement à travers une boîte téléphonique ou un autre qui reçoit des éclats de porte soufflés par une explosion. Ouch.
Au final, voici un exemple concret de ce qui a fait de Chuck Norris un icône du cinéma d’action. D’ailleurs, la vedette de Walker Texas Ranger s’est mérité au tout premier Actionfest un hommage soulignant l’excellence de l’ensemble de sa carrière. Bien que l’honneur soit mérité, peut-être aurait-il été moins discutable s’il n’avait pas été décerné par le directeur du festival, un certain Aaron Norris…