Bon Cop/ Bad Cop

Un film de Éric Canuel avec Patrick Huard et Colm Feore, Québec, 2006, 116 min.


Avant Babel, un film a su exposer de façon artistique les difficultés de communication entre les différentes cultures de notre monde complexe. Son nom: Bon Cop / Bad Cop. Reconnaissant la qualité de cette oeuvre, les habitants du plus beau pays du monde en firent le plus grand succès en salles de leur cinéma national (encore plus populaire que Porky’s). Si vous faites partie des 10 ou 12 personnes qui l’ont manqué lorsqu’il jouait dans un cinéplex près de chez vous (probablement que vous participiez, comme moi, aux championnats du monde nudistes* qui se déroulaient à Melbourne), voilà votre chance de le visionner en DVD. Cependant, le devriez-vous?

Ne reculant devant rien ni personne pour offrir une critique représentative de cet opus, la langue montréalaise la plus communément parlée, le franglais, sera désormais employée.

boncop1.jpg

À moins de posséder une curiosité malsaine, there’s no good reason to see this movie. L’idée de départ est pourtant excellente. Un buddy cop movie à la Leathal Weapon ou Red Heat se prête bien à l’exploration des différences entre les deux peuples fondateurs du Canada. Mais une story des plus weak et une exécution a bit défaillante gâche un concept pourtant intéressant.

The plot (quel plot?) déçoit énormément. Les motivations du dangereux serial killer ne sont à peu près pas justifiées. Il prétend agir pour se venger des businessmen qui américanisent our national sport. Mais pourquoi aime-t-il autant le hockey? Et pourquoi parle-t-il avec un accent autant en français qu’en english? Ne cherchez pas à understand. Ces crimes n’ont d’autre utilité que de donner à nos policiers ontariens et québécois une enquête commune.

Quant aux différences entre les frenchies et les anglos, elles reviennent aux mêmes clichés trop souvent visités. Les Ontariens sont by the book, les Québécois sont rancuniers, les Ontariens sont pas drôles, les Québécois sont sexy. Pour réunir les deux solitudes, quoi de mieux qu’un ennemi commun. Ainsi, la trame du récit baigne dans un anti-américanisme plutôt primaire.

La relationship tendue entre les deux représentants de l’order est bien rendue par les deux actors. Étrangement, si Colm Feore apprend de Patrick Huard comment contourner la lettre de la loi pour en appliquer l’esprit ou comment sacrer de façon créative, le québécois n’apprend nothing de son chum ontarien.

boncop3.jpg

Éric Canuel (à ne pas confondre avec Bunuel) cherche à reproduire une esthétique hollywoodienne avec des filtres de couleurs à la Ridley ou pire Tony Scott, des séquences procédurales à la Se7en et des explosions dignes des bests films de Jerry Bruckheiemer. Bien que l’ensemble s’avère plutôt funny, albeit très vulgaire, les séquences d’action laissent à désirer. Les poursuites en bagnole semblent se dérouler à 20km/h et avoir été accéléré au montage alors que les combats à main nues n’apparaissent pas mieux chorégraphiés que dans un épisode de Jack Carter ou de Batman. Autrement dit, on dirait un film de série B de JC Van Damme ou Wesley Snipes.

Pour conclure, soulignons l’ironie d’imiter la forme du cinéma américain tout en condamnant leurs pratiques commerciales. Mais don’t get me wrong, je suis content que le film soit un si grand succès. Avouons qu’avant Sur le seuil et Bon/Cop Bad/Cop le cinéma québécois se trouvait enlisé dans un pattern de films d’époque, drames familiaux et comédies romantiques. Let’s hope que ça ouvrira la voie pour de meilleurs films de genre.

* J’ai terminé troisième, à un poil du quatrième, au triple saut.

2 commentaires

  1. dit :

    Bon Cop/ Bad Cop
    Yesssss! David, ça parait qu’on est du même sang. Moi non plus je l’ai pas aimé ce film là et tu mets tellement bien mes idée en mots! Quoique Louis-José Houde est assez drôle… Mais je suis un peu déçue d’avoir payé 5$ pour louer ce film là, j’avais pas encore lu ta critique…

    1. Anonyme dit :

      Bon Cop/ Bad Cop
      vs etes fou yé vrm hot ce film la!!!!

Les commentaires sont clos.