Coeurs, un film de Alain Resnais avec Sabine Azéma, Lambert Wilson, André Dussolier, Pierre Arditi, France, 2006, 120 min.

Malgré le titre trompeur, Coeurs n’a rien d’un film de St-Valentin. À quoi pensait Alain Resnais quand il a décidé de nommer ainsi son plus récent film, une adaptation de la pièce de théâtre britannique Private Fears in Public Places? Certes, tous les protagonistes: une secrétaire et son patron qui la désire, un chômeur alcoolique et sa blonde qui le méprise et un barman qui s’occupe de son désagréable père malade cherchent, d’une manière ou d’une autre, à se faire aimer mais est-ce que ça justifie une appellation aussi quétaine que Coeurs?

De tous les grands noms de la distribution: Lambert Wilson, André Dussolier, Pierre Arditi ou Isabelle Carré pour ne nommer que ceux-là, c’est Sabine Azéma qui vole le show. Il faut la voir dans le rôle d’une secrétaire à la fois croyante et aguichante. Si d’un côté elle regarde des émissions de télé spirituelles, lit la Bible dans des moments de stress et porte fièrement le crucifix, de l’autre elle refile à son collègue de travail des vidéocassettes où on la voit se masturber dans des déshabillés sexy et calme un vieux grincheux grâce à une danse contact.

Malgré tout le talent de ses cinéastes et comédiens, Coeurs s’élève de peine et de misère au-dessus de la moyenne cinématographique. On sait le réalisateur de Hiroshima mon amour capable de mieux. Les vingt dernières et excellentes minutes réchappent à peine les 100 premières plus lassantes. La réalisation du vieux maître y dévient plus originale et créative. Avant cela, il nous sert une série de scènes au sens le plus théâtral du terme, avec des décors de sitcom à trois murs et des personnages qui débitent des répliques trop littéraires qu’on n’entendrait jamais dans un bar parisien, le tout raccordé inévitablement par des fondus enchaînés enneigés.

Enfin, 2007 demeure jeune mais Coeurs prend les devants et mène la course à la plus laide affiche…