Réalisé par Ronny Yu, avec Jet Li, Betty Sun et Yong Dong. Chine/Hong Kong/É.-U., 2006, 103 min.
Qu’est-ce que le wushu? C’est la racine de tous les styles de kung fu, la philosophie derrière les atémis. Quand Jet Li mentionne que Le maître d’armes représente son dernier film d’arts martiaux, il sous-entend son ultime film de wushu.
Comme dernier opus du genre, on aurait pu faire pire que Le maître d’armes. Il s’agit d’une biographie très romancé de la vie de Huo Yuanjia, un héros national chinois reconnu pour avoir vaincu, dans des duels, des combattants étrangers qui méprisaient la culture chinoise. Pour les adeptes de films de coups de pieds, le nom sonne des cloches. Bruce Lee cherchait à venger sa mort dans le film Fists of Fury.
Jet Li nous offre, dans le rôle principal, probablement la meilleure performance de sa carrière. Bien qu’il soit généralement reconnu pour son stoïcisme, dans le premier acte, Jet Li joue l’inverse. Il nous apparaît jovial et insouciant comme Jackie Chan dans Drunken Master. Cette légèreté rend sa chute, au second acte, encore plus bouleversante et sa rédemption plus touchante. Au troisième acte, Jet Li nous revient comme on le connaît, impassible et philosophe. Toutefois, ce côté du personnage agace. Ses réflexions sur la nature du wushu s’avèrent plus pédagogique que dramatique.
Le réalisateur Ronny Yu, le débile responsable de Freddy vs. Jason et Bride of Chucky, maîtrise sans efforts le genre du film d’arts martiaux. Il sait offrir des scènes de batailles spectaculaires sans sacrifier la force dramatique du récit. Les chorégraphies imaginées pour ces scènes par Woo-Ping Yuen (La matrice, Tigre et dragon) s’élèvent à la hauteur de ce qu’il nous a habitué.
Ne vous en faites pas, Jet Li donnera des coups de poings dans son prochain film. Cependant, il n’y ira plus de réflexions philosophiques sur la nature des arts martiaux. Et franchement, qui s’en plaindra?