The Condemned

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Un film de Scott Wiper, avec Steve Austin et Vinnie Jones, États-Unis, 2007, 113 longues minutes.


La morale de The Condemned, le plus récent film des studios de la World Wrestling Entertainement est qu’il ne faut pas s’amuser en regardant des scènes violentes. Sans déconner.

Voici l’intrigue: 10 condamnés à mort dans des prisons du tiers-monde sont achetés par un millionnaire sans scrupules, transportés sur une île privée, équipés d’un bracelet de pied explosif, filmés dans tous leurs déplacements et incités à se battre à mort pour le plus grand plaisir des internautes qui se branchent sur le site The Condemned. Le dernier survivant gagnera sa liberté.

wwe the condemned
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Que The Condemned sente le réchauffé (Bataille Royale quelqu’un) ne dérangera personne. Que son héros soit interprété par un lutteur professionnel, «  Stone Cold  » Steve Austin, passe encore. Même qu’on aurait apprécié le voir plus fréquemment à l’écran. Pour des raisons inexplicables, les cinéastes ont décidé d’accorder autant d’importance à ceux qui regardent et organisent le carnage qu’à ceux qui l’exécutent. Donc, au lieu d’observer des concurrents à gros bras ou à gros seins qui, dans un cas comme dans l’autre, paraissent artificiels, se taper dessus, vous regarderez des informaticiens taper sur leur clavier. Les scénaristes s’accordent aussi le luxe d’inclure un agent du FBI qui n’affecte en rien le déroulement de l’histoire. Il passe tout son temps à regarder la compétition sur son ordi de bureau plutôt qu’à enquêter sur l’évènement.

Seules de bonnes bagarres spectaculaires, des cascades impressionnantes ou des morts bien orchestrées pourraient réchapper le produit. Malheureusement, les combats sont extraordinairement mal filmés. Il est tout simplement impossible de discerner qui frappe qui tant la caméra bouge de façon chaotique. Aucune cascade ne mérite d’être décrite, on ne retrouve que quelques plongeons dans la mer. Quant aux mortalités, elles demeurent assez banales. La plupart des personnages finissent tout simplement par exploser, et ce, même pas en morceaux. Rien à voir avec un chapitre de Friday the Thirteen.

Steve Austin the condemned
Steve Austin the condemned

Pour ajouter l’insulte à l’injure, le réalisateur Scott Wiper a cru bon d’inclure un message qui va à l’opposé du contenu de son oeuvre. Une journaliste apparaît soudainement et bizarrement à l’écran suite à la victoire apparente d’un des compétiteurs et s’adresse directement au public pour leur dire cette phrase qui serait fatale si le ridicule tuait: «  Devant tant de violence présentée comme du divertissement, j’en viens à me demander si ce n’est pas nous les condamnés  ».

Si après cet avertissement vous allez tout de même voir le film, vous serez assurément cons et damnés.